vendredi 9 mai 2008

Le retour houleux!!!

Nous avons quitté la ville de Mexico dans le chaos de la circulation routière d’un vendredi après-midi. Nous sommes quatre à bord puisque nos amis Monique et Michael nous accompagnent depuis le début d’avril. Toulouse est bien contente de revoir son accoucheuse et frétille la queue pour démontrer sa joie de la revoir. Nous confions la direction à Marco Polo, un GPS mexicain, qui nous guidera à travers la ville pour nous diriger vers le nord à Teotihuacan, le site aztèque des grandes pyramides de la Lune et du Soleil. Pensant que nous serions dirigés sur le périphérique extérieur, nous constatons que Marco nous envoit tout droit au centre-ville et par la suite sur le boulevard central principal Insurgentes qui traverse la ville du nord au sud sur 90 kilomètres. Nous qui avions évité d’approcher le cœur de la ville en voiture, nous nous retrouvons en Safari-condo à Bella Artes en pleine manifestation contre la privatisation de Pémex, l’entreprise nationale de production et de distribution de l’essence. Plus loin, le dit Marco qui ne ne connaît pas la hauteur du Safari Condo, nous dirige vers un viaduc de train sous lequel nous frôlerons le plafond en bois avec les crochets du rack à kayak. Heureusement nos plaques solaires n’ont pas été touchées.

Ayant quitté les conseils douteux de Marco nous nous fions à un atlas routier mexicain. Mais il nous fallu plusieurs détours pour se rendre à Teotihuacan, avec en plus trois passages à la même guérrite payante d’autoroute.

Plusieurs surprises nous attendaient lors de notre séjour à Teotihuacan. Nous avons croisé de nouveau Chad et Anna qui avait aussi passé la semaine à Mexico. Le temps s’est soudain refroidi et la pluie et les orages se sont mis de la partie, rendant la vie à l’extérieur un peu plus pénible, tellement que nous avons dû nous habiller plus chaudement, manger à quatre à l’intérieur du véhicule, sortir les sacs de couchages et amener sous l’auvent la petite tente dans laquelle dormaient Monique et Michael. Enfin, le jour du départ pour Queretaro, Toulouse se déchaîne après quelques poulets de la basse-cour du camping et se rue sur une pauvre poule qui essaie de se réfugier sous l’essieu avant de la voiture de la propriétaire. Les hauts cris du volatile et la disparition de Toulouse de notre vue nous font craindre le pire. En effet, la poule terrifiée est bloquée sous l’essieu protecteur mais Toulouse enragée est en train de l’éplumer vive. Yves a dû se glisser sous l’auto pour attraper le dogue par la patte et la retirer de sa proie la gueule remplie de plumes. Pauvre poulette que j’ai revue le long de la clôture le dos dénudé.

Dans les deux semaines qui vont suivre, nous allons parcourir de petites cités qui sont classées parm les joyaux du patrimoine mexicain et même mondial. Nous prenons San Miguel d’Allende comme camp de base à partir de laquelle nous allons rayonner dans quelques villes autour : Queretaro, Dolorès Hidalgo et Guanajuato.

De ces quatre villes, Guanajuato se démarque par son histoire et l’architecture de ses bâtiments et ses rues qui se perdent sous le sol dans des tunnels creusés sous la ville. Cette ville minière encore active aujourd’hui a déjà produit plus de 50% de l’argent du monde au 18 ième siècle. Pour les nouveaux arrivants et touristes que nous sommes, la ville est une souricière. Nous devrons nous en remettre à un guide qui se présente à nous alors que nous sommes gelés sur une intersection de rues ne sachant dans quelle direction aller. Notre guide s’appelle Billo, un petite homme au profil de souris qui nous donnera de bons conseils. Ils sont des centaines aux abords de la ville prêts à vous sortir du pétrin où vous allez sûrement vous mettre. Nous ferons la visite des grandes attractions de la ville. l’Alhòndiga, un grenier à grains devenu, depuis septembre 1810, un haut lieu de souvenir de la révolution où 20 000 hommes de Cortez se sont réfugiés devant les assauts des révolutionnaires. Un mineur surnommé Pepila s’attache une pierre sur le dos pour se protéger des balles et met le feu aux portes étouffant les espagnols qui devront se rendre. La statue de Pepila s’élève au-dessus de la ville, à partir de laquelle nous pouvons descendre par un téléférique vers le centre-ville. L’université de Guanajuato s’élève au centre de la ville sur une terrasse où il faut gravir une centaine de marche pour y entrer. Le site est aussi occupé par des galeries d’art et des musées où se cotoient le moderne et l’ancien de facon bien intégrée.

Nous déclinerons l’offre de Billo de visiter le musée des Momies, une attraction horrifiante remplie de corps désséchés recueillis dans les cimetières de la ville dont la composition du sol et le climat sec entraînaient la dessication des corps.

Puis nous nous dirigeons vers le site de Christo Rey, un lieu de pélérinage érigé sur une montagne à 3 000 mètres d’altitude où se trouve un Christ les bras ouverts sur le pays tout entier et sa couronne d’épine en bronze sous ses pieds dans une rotonde où se mêle les symboles chrétiens et aztèques ,dont un plancher en marbre traversé par des rayons d’or représentant le dieu soleil. Le site se trouve au centre géographique du Mexique symbolisant l’attachement du peuple mexicain pour le christianisme.

Au centre ville, il ne faut pas oublier la maison d’enfance de Diego Rivera dans laquelle nous pouvons voir des œuvres du maître et de nombreuses esquisses au crayon. Le lendemain, la visite à pied de Guanajuato est plus intéressante que le tour suggéré par notre guide. Nous nous perdons dans les ruelles et les tunnels, observateurs de cette curieuse architecture médiévale.

San Miguel d’Allende sera notre port d’attache pendant quatre jours. Nous prendrons donc un peu mieux le pouls de la ville devenu le lieu de retraite de nombreux artistes et vedettes américaines et canadiennes. Le cœur de la ville est colonial avec une église tout en dentelle dont les tours roses de la façade ont été ajoutées à la fin du XIX siècle sous la direction d’un maçon indigène à partir de plans dessinés sur le sable. Les tours sont tellement découpées finement qu’il a fallu beaucoup de foi, d’art et patience pour en sculpter les pierres. Les places de San Miguel en font une ville agréable à vivre. Son marché d’artisants est unique.

Dolores Hidalgo nous fait cadeau d’une magnifique cathédrale et de kiosque à crème glacée aux saveurs uniques : tequila, bière, eau de rose, saucisse, etc. Nous retiendrons toutefois les nombreux ateliers de poterie et de céramique où nous pouvions voir en direct la production et la finition de magnifique pièces. Le Safari Condo étant un espace limité, nous avons dû renoncer à plusieurs coups de cœur.

Queretaro est la plus grande des quatres villes visitées. Elle présente de jolies places et jardins et des immeubles coloniaux impressionnants mais c’est surtout le Templo San Augustin qui fut l’attrait le plus fort de notre visite. Un splendide monastère baroque dont la cour intérieure présente des anges, des gargouilles et des statues uniques. Toute ces villes sont illuminées la nuit, baignant dans une douce lumière organgée qui éclaire les facades, les fontaines, donnant aux rues un air un peu mystique et romantique.

Nos amies Monique et Michael nous quitterons le 22 avril pour revenir sur Mexico où ils prendront l’avion pour le retour sur Québec. Nous poursuivrons le voyage vers le nord mais le départ de Monique et Michael sonne le départ vers le chemin du retour pour nous également.

Notre passage par Aguascalientes et Zacatecas étant prévu, nous irons quelques jours. Les places magnifiques et les immeubles coloniaux sont encore flamboyants mais nous en avons trop vu. Quand une des plus belles cathédrales du Mexique arrive à peine à vous émouvoir,il est temps de prendre du recul. Il aurait fallu se garder ces trésors pour un autre voyage. Peut-être y reviendrons nous ,entre autres à Morélia et Zacatecas pour revoir ce qui fut trop vite aperçu. Nous avons quand meme bien profité d’un concert en plein air de musique classique offert par l’orchestre symphonique de Zacatécas un vendredi soir. Toute la population de la ville écoutait religieusement la beauté de ces airs dans un décor d’un autre temps .Les enfants,nombreux, dansaient sur la place en improvisant des chorégraphie de ballet.

La fin d’avril arrive et la nécessité du retour avec. Nous remontons vers Saltillo à travers une plaine facile à traverser. Nous arrivons à Monterrey où nous essaierons de trouver le parc Combres, un canyon situé au sud-ouest de la ville. Grâce à un bon samaritain qui nous guidera avec sa voiture nous découvrons le canyon formé de parois de montagne de couleur blanche et grise. Un endroit magnifique où, paraît-il, nous pouvons camper la nuit, selon notre guide. Toutefois, en nous renseignant aux responsables du site où nous sommes, pas question de passer la nuit dans le site car des gens auraient fait l’objet d’attaque à main armée la semaine précédente. Le gérant nous invite à passer la nuit dans son ranch quelques kilomètres plus loin mais nous préférons quitter l’endroit pour nous retrouver dans un Pemex entouré de bars tropicaux. La nuit sera humide et orageuse. Nous dormirons à peine car la chaleur est insupportable. Au matin, nous discutons avec les deux jeunes pompistes qui travaillent à la station et qui ont un jeune chien. Nous leur laissons la nourriture de Toulouse car nous devons passer la frontière dans la journée. Il faudra se débarrasser d’une foule d’aliments qui sont interdits de passage à la frontière américaine. Nous serons d’ailleurs fouillés pour s’assurer que nous ne transportons pas d’aliments interdits. L’agent nous confisquera les quelques œufs frais que nous avions gardés pensant que la fouille ne serait pas pour nous. Nous voilà sur la black liste américaine. Attention à la prochaine fois car nous pourrions payer de fortes amendes (300$) si nous sommes pris avec des aliments interdits.

Depuis Guanajuato nous avons un avertissement de vérification de moteur qui doit être fait dans les quelques centaines de kilomètres. Nous avons l’intention de trouver un concessionnaire GM un peu plus loin en Louisiane. Pour l’instant nous nous dirigeons vers la mer sur le Golfe du Mexique à Padre Island au Texas. La mer nous manque et le site de Padre Island nous offrira quelques jours de repos avant d’entreprendre la route du retour. Le contraste entre le Mexique et les USA est tranchant. Les rues et les boulevards, les immeubles commerciaux, les résidences, tout est vaste. Alors qu’au Mexique tout est serré, le moindre espace est occupé et tout traîne partout sur le bord des rues comme si ce n’était pas important ce qui se passe sur la rue. Par contre, dès que vous passez les murs de la propriété vous entrez dans un lieu bien aménagé avec des jardins, des places communes et des pièces particulières. La vie publique fait contraste avec la vie privée au Mexique alors qu’aux USA et au Canada la vie publique est plus importante, plus soignée, plus propre. C’est plus ‘clean’ comme disent les américains.

Dès notre arrivée au Texas, nous nous dirigeons vers Padre Island pour nous reposer quelques jours au bord de la mer, dans le golfe du Mexique. Nous serons brassés par des vents et des orages violents sur le camping de Padre Island. Le climat a changé. Fini le soleil et la chaleur à tous les jours. Nous entrons dans la région des orages et des tornades.

Du Texas nous longeons la côte pour entrer en Louisiane, le pays des Cajuns. Lafayette, Bâton-Rouge, Nouvelle-Orléans et plusieurs petites villes comprennent des rues et des places portant des noms français. Les gens ont souvent des noms français mais ne parlent plus du tout la langue française. Ma grand-mère parle encore français disent-ils mais eux n’en comprennent pas une voyelle. Nous passerons trois jours à la Nouvelle-Orléans pour visiter le quartier français et aller au festival de Jazz. La ville porte encore les marques de l’ouragan Katrina mais tout ou presque a été rénové. Ce qui nous impressionne c’est de constater qu’elle est entourée d’eau retenue par des barrages et des digues. L’eau qui circule tout autour de la ville est à niveau plus élevé que les rues et ce ,même à Bâton-Rouge comme à la Nouvelle-Orléans. Le quartier français de la Nouvelle-Orléans est très animé. La musique de jazz est jouée dans plusieurs bars et sur la rue il y a toujours des musiciens qui jamment. Le festival de jazz ne se passe pas au quartier français mais plutôt dans le site de l’hypodrome. Sur le site c’est un cafouilli de scènes ouvertes au centre et de tentes situées un peu à l’extérieur de la piste de course. Nous passons notre dimanche à écouter du blues, du jazz et du gospel sous des tentes. Les gens qui assistent au festival sont de grands fans de jazz, les têtes ondulent sous des chapeaux de toutes formes et de couleurs.

Depuis quelques temps ,une petite lumière check engine était allumée dans le tableau de bord.Le manuel du proprio disait que ca pouvait etre du à un réservoir mal fermé après le plein et que, si ça perdurait, il fallait consulter un garage. La garantie de 60 000 km étant sur le point de finir nous devions absolument régler ce problème.

Prenant tout notre courage et notre patience, nous passerons cinq jours dans trois garages différents. Les deux premiers à Lafayette et à la Nouvelle-Orléans ont changé la même pièce, un solénoide d’ignition. Mais la petite lumière de vérification du moteur se rallumait dès que nous faisions quelques kilomètres sur la route. Enfin, il a fallu s’arrêter trois jours à Birmingham en Alabama pour faire entreprendre une nouvelle vérification qui a nécessité un appel au centre d’assistance technique de GM à Détroit. Après avoir fait 3 garages dont 2 qui pensaient avoir trouvé la solution, mais le problème réapparaissait après une vingtaine de milles.Après avoir été immobilisés pendant 3 jours dans le troisième garage qui nous a fait peur, en nous disant que le moteur pouvait être touché. Après que les techniciens aient soupconné la swicth des solénoides,les solénoides, l'ordinateur de bord (coût de remplacement de 11,000$ U.S !!!!). Après avoir consulté le grand ingénieur de G.M. au centre de services à la clientèle, ils ont trouvé que la cause du problème était un dommage dans le fil qui relie l'ordinateur aux solénoides d'ignition ....??? !!!!

Pendant ce temps, en Alabama,la nature se déchainait, les écoles étaient fermées et les risques de tornade nous ont menacés tout un après midi. Faut voir les grands drapeaux américains battre aux vents et changer de direction à la minute près pour saisir la toute puissance et l’instabilité du vent.

C’est sans compter le show de télévision associé aux prévisions de tornades qui vous donne à la seconde près le lieu de passage des cellules orageuses, des images en direct des dégats en cours et les conseils d’usage pour se protéger si le toit de votre maison s’envole…..rien de bien rassurant.

Finalement on nous change le câble défectueux et nous pouvons repartir. La mécanique moderne vit sous le régime des ordinateurs, ce qui ne facilite pas la tâche des mécaniciens. Nous avons quand même poireauter quelques jours dans des garages. Si la kr...de lumière réallume, je ne réponds plus de moi-même et je ne garantis pas la vie du prochain technicien, du prochain garage G.M !!! dixit Louise. Morale de l'histoire, nous avons prolongé la garantie du véhicule à 140,000 kilomètres !!!!!

Notre voyage s’achève. Dans quelques jours nous serons de retour chez-nous. Nous avons hâte de revoir la famille et les amis. À bientôt tout le monde.

lundi 21 avril 2008

Mexico : la grande cité

Nous sommes arrivés dans la vallée de Mexico il y a une semaine, curieux de découvrir enfin cette géante qui a les pieds dans l’eau.

Eh oui, Mexico et ses environs avec ses 30 millions d’habitants est construite sur les terres asséchées d’un réseau de lacs dont les fonds restent très humide et argileux..En conséquence ,la ville s’enfonce d’un pouce par année,ce qui semble peu. Toutefois, cela a un effet fort visible sur les vieux édifices qui craquent de partout et qu’on retient de mur à mur avec des câbles. Dans certaines vieilles églises, dont la cathédrale métropolitaine, les planchers valsent au gré des mouvements antérieurs du sol et une bille se promènerait longtemps avant de s’arrêter. En s’y baladant, nous avons de temps en temps des sensations de perte d’équilibre tellement le plancher ou les murs prennent des tangentes importantes. Certains temples sont d’ailleurs fermés pour des raisons de sécurité.

Mais pourquoi donc s’être installé ici dans cette vallée de 45 kilomètres par 100, entourée de hautes montagnes et de volcans dont le Popocatépelt qui fume encore tous les jours?

La réponse remonte à près de 700 ans. En 1325, les Aztèques, qui vivaient depuis l’an 1111 à Aztlan au nord-uest cherchaient la terre promise. La légende veut qu’une prophétie leur ait été adressée et ce message leur indiquait qu’ils auraient enfin leur terre promise lorsqu’ils verraient un aigle perché sur un cactus tenant dans son bec un serpent. Le drapeau mexicain représente d’ailleurs cette scène. Ils virent cette combinaison sur une petite ile du lac Texcoco. Et ce fut la fondation de Tenochtitlan, premier établissement permanent, ancêtre de la grande ville mexicaine.

Sur ces terres, ils n’étaient pas les premiers visiteurs. Des fouilles archéologiques ont mis à jour, dans la région, des centaines de ruines et une pyramide remontant à 800 ans avant Jésus Christ.

Les Aztèques trouvèrent à cet endroit des conditions climatiques idéales pour établir une cité. Le climat du plateau était tempéré, les terres arables et surtout l’eau des montagnes environnantes, dont certaines sont couvertes de neige, garantissaient une irrigation continuelle.

De plus, la géographie de la vallée ceinturée de montagnes sur 3 cotés permettait une défense facile du territoire contre des ennemis éventuels. Ainsi à la fin du quinzième siècle, Tenochtitlan était devenue une riche et luxuriante cité formée de multiples pyramides accompagnées de maisons de pierres, de jardins et de fontaines. Elle était irriguée par de nombreux canaux et plus de 300,000 habitants y vivaient. C’était l’empire Aztèque et possiblement la plus populeuse des villes existantes à cette époque dans le monde.

Puis les espagnols arrivèrent en 1519. Sans aucun scrupule, assoiffés par la quête de l’or, ils envahirent le territoire, pillèrent les trésors aztèques, torturèrent leurs chefs et détruisirent leurs temples pour y construire leur propres églises et bâtiments. Ils récupérèrent les pierres des temples aztèques pour paver leurs places publiques. Ceci est arrivé à Mexico mais aussi dans l’ensemble du pays.

Comment une poignée de 400 espagnols ont-ils réussi à contrôler ainsi un peuple de grands guerriers? Ils sont arrivés avec des fusils. Le son de ces canons terrorisa les Aztéques. Ils avaient également 16 chevaux. Les Aztèques les prirent pour des divinités-monstres. Moctezuma, l’empereur Aztèque accueillit Hernando Cortes pensant qu’il était envoyé par un de leur Dieu conformément à une légende voulant qu’en l’année 1519, ce Dieu reviendrait sous une forme quelconque. Les espagnols surent également profiter des guerres de clans pour s’associer des tribus ennemies dans leur lutte contre les groupes les plus résistants.

Tous ces facteurs ont donc permis aux espagnols de contrôler rapidement les chefs et de vaincre ce peuple très facilement.

Assez d’histoire pour le moment ! C’était sommairement quelques informations qui permettent de comprendre la situation géographique de cette ville et d’expliquer pourquoi ses plus vieux batiments datent du seizième siècle à part, bien sur, ses pyramides et ruines mises à jour suite à des fouilles archéologiques.

Aujourd’hui, Mexico c’est avant tout 30 millions de citadins partageant quotidiennement le même espace de vie et de travail. C’est une ville moderne avec des aires de circulation automobile digne des plus grandes villes du monde. Des avenues, des boulevards, des axes d’évacuation larges de 4 à 6 voies permettent à des millions de véhicules d’entrer et de sortir de la ville quotidiennement. Des d’agents de circulation à tous les coins, sifflet à la bouche, rythment le flux des automobiles de 6 à 9 le matin et de 5 à 9 le soir.

Ici l’automobile est reine malgré de lourds bouchons qui font dire à un mexicain qui doit aller chercher quelqu’un à l’autre bout de la ville qu’il y sera dans 2 jours.Et malgré tout la ville est calme. On entend, bien sur, des coups de klaxon de temps en temps, mais rien de comparable à la folie furieuse de Paris ou du Caire.

Dans le contexte d’une si grande ville où un employé bien payé gagne 30$ canadiens par jour, le trans port en commun devient essentiel. De notre hôtel, à quelques 12 kilomètres du centre ville, nous avons circulé en Métro-bus et en métro. Le métro coûte 20 sous pour traverser la ville dans tous les sens et le métro-bus 45 sous.

Le Métro-bus circule au centre du boulevard sur des voies réservées de 4 heures du matin à minuit le soir. Les stations sont sur le terre plein, au centre de la voie, surélevée pour permettre l’entrée de plein-pied des passagers. La billetterie est informatisée, vous achetez une carte dans une distributrice (60 sous) et vous y versez la somme que vous voulez à partir d’un guichet. Quand vous prenez le bus vous n’avez qu’à faire lire votre carte pour accéder au débarcadère, le lecteur débite le coût de votre passage. Il y a des télévisions dans le métro-bus et la partie avant est réservée aux femmes, enfants et personnes agées. Ainsi, les mains baladeuses aux heures de pointe ont moins d’opportunité pour choisir leur victime. Le même principe est appliqué au métro.

Ce qui frappe dans ces transports en commun, c’est le calme de la foule. Contrairement aux métros de Paris, Londres, New-York et même de Montréal on ne sent pas ici de fébrilité. Les gens marchent calmement sans courir, ils sourient et jasent entre eux. Même coincés comme des sardines ils restent disciplinés et respectueux.

Bien sur le métro est un lieu à risque pour les pick pockets et autres délits. Pas plus ici qu’ailleurs cependant. Les délits sont réprimés par des gardiens qui sont présents à chaque station. Nous sommes restés prudents et avons respecté les règles élémentaires de sécurité. Nous n’avons jamais été témoins de quelque méfait que ce soit.

Il est très intéressant d’observer la physionomie des gens. Il y aurait au Mexique 10% des gens qui seraient des descendants purs des européens, 15% seraient des descendants purs des diverses tribus indiennes et les 75% restant sont métissés. Il ressort de cette réalité une grande variété de visages et de couleurs de peau. Une constante toutefois : les mexicains ne sont pas très grands et les yeux bleus sont fort rares.

Mais il y a en tout mexicain un vendeur qui dort. Il faut voir partout des gens se promener avec du matériel et nous offrir leur marchandise : gomme, crayon, miroir, CD, housse à vêtements, bijoux, ect. Tout y passe et partout : places, rues, trottoirs, métro, bus, etc. On se demande s’ils en vivent et comment .

On retrouve également dans cette grande ville ce qui existe partout ailleurs, c'est-à-dire des petits restaurateurs ambulants qui installent leur réchaud au propane et cuisinent toute la journée : tortillas, tomales,maìs, etc. Les gens achètent et mangent sur la rue. Rarement en marchant. Ils restent sur place et le réchaud devient un lieu de regroupement.

Nous avons visité de nombreuses églises, des musées, des palais gouvernementaux, des édifices datant des années 1600 qui étaient à l’origine des maisons de vice-roi espagnols ou de comte. À plusieurs endroits nous attendaient des surprises, derrière une porte sur la rue vous découvrez une enfilade de portails, des cours intérieures, des murales souvent de Diego Rivera, des jardins, des fontaines d’une grande beauté. Les styles baroque, renaissance, art déco donnent à cette ville un charme unique qui vous séduit et vous incite à vouloir en découvrir davantage.

Mexico c’est aussi un plateau au cœur d’une chaine volcanique dont certains éléments restent actifs. Combinée aux mouvements des plaques techtoniques, cette réalité impose à Mexico un grand risque de tremblement de terre. Celui de 1985 a tué 10,000 personnes.
Mais les mexicains croient en Dieu. Toutefois paraît-il, les calendriers Aztéques et Incas s’arrêtent tous deux en 2012. Si on revient, ce sera avant !!!!!

Louise

L'altitude : de Patzcuaro à Cuernavaca

Le Mexique est avant tout un pays de montagnes et de haut-plateaux. La majorité de sa population vit sur des haut-plateaux à une altitude variant de 2 000 à 3 000 mètres (6 300 à 9 300 pieds). Nous sommes entrés dans le vrai Mexique intérieur à partir de Manzanillo où nous avons quitté la mer et les plages pour les haut-plateaux. L’altitude des terrasses maritimes, qui sont en moyenne de 13 mètres, fera place à l’altitude des haut-plateaux et de certains sommets de 5 000 à 6 000 mètres comme les volcans Nevado à Toluca et le Popocatepetl près de Publa.

La géographie de ce pays est tellement variée que cela crée des modes de vie et des habitats contrastants. Il y a plusieurs Mexique dans ce pays.

Patzcuaro, le pays des artisans

De Guadalajara, la ville à l’esprit Tapatio, nous avons pris la route vers Patzcuaro en prenant de l’altitude. Patzcuaro est une petite ville de 50 000 habitants à 2 500 mètres d’altitude ( 7 500 pieds). Arrivé le jour de Pâques, nous avons découvert une petite ville en effervescence. Le centro comprend deux places, la grande (plaza Vazca de Quiroga) et la petite ( plaza Gertrudis Boca Negra) qui étaient remplies à craquer de petits étals de vendeurs de marchandises de toutes sortes : artisanats, fruits et légumes, bouffe odorante et piquante, le tout servi par des gens haut en couleurs dans leurs costumes traditionnels. Sur la grande place dansaient quelques jeunes, accompagnés d’une guitare et d’une contrebasse. Cette danse est un classique de la région. Elle immite des vieux aux pas alertes tapant des pieds un peu comme une gigue rythmant de leurs pas la mélodie jouée par les musiciens.

Patzcuaro est construite de maison en Adobe. Ce terme évoquera pour certains le fameux logiciel Acrobat reader mais le terme évoque ici la fabrication des briques de terre rouge mélangée à du foin et de l’eau pillassée par un cheval. La couleur des édifices est uniforme partout dans toutes les rues du centro, le bas des maisons est rouge-foncé et le haut blanc. Les autobus et les taxis forment ici le principal de la circulation. Ce sont des Volskwagon, coccinelles et buswagon aux feux circulaires.

Le lac Patzcuaro a quelques îles habitées. Pour s’y rendre, il y a des bateaux taxis très colorés que nous prenons au quai principal de la ville. L’île de Janitzio est la principale des quatre îles du lac, et la plus visitée par les touristes. C’est un gros caillou de 700 mètres de diamètre et de 150 mètres de hauteur. Elle est habitée par des indiens Taratzcan qui vivent dans des maisons de pierre et de ciment construites en terrasses du bas jusqu’au haut de l’île. Elle est sillonnée de ruelles et d’escaliers qui permettent d’aller partout dans tous les sens. On s’y déplace parmi un chapelet continuel d’étals de marchandise et de nourriture tenus par des femmes habillées d’une robe traditionnelle blanche avec des broderies colorées avec un tablier bleu rayé de gris.

Sur le sommet de l’île s’élève une statue d’une impressionnante laideur, haute de 50 mètres, érigée en l’honneur de Jose Maria Morellos, un des généraux révolutionnaires. À l’image de la statue de la liberté à New-York, elle a un bras élevée au-dessus de la tête portant un flambeau. Cette structure est un assemblage de pierres et de ciment reposant sur une base pyramidale. À l’intérieur, on peut y gravir les 7 étages en parcourant des fresques relatant l’histoire de la révolution mexicaine, de la libération de l’esclavage et de la domination de la couronne espagnole qui a étouffé la population indienne pendant 300 ans. Arrivé au sommet du bras, une fourmillière de mexicains se pressent pour se faufiler la tête par une fente de 30 centimètres, les peids appuyés sur le rebord de ciment à peine assez large pour y mettre les pieds. L’espace d’un instant les fourmis montent de plus en plus dans ce petit espace de 2 mètres de diamètre. Personne n’assure la sécurité et l’ordonnancement des gens qui montent et descendent. Il faut dire aux gens d’attendre en bas afin de libérer l’escalier pour descendre. Je rejoins Louise qui est restée en bas de l’île, que nous quittons rapidement par bateau enveloppés par les odeurs nauséabondes des eaux brunes du lac. C’est bien dommage qu’ils ne prennent pas soin de l’environnement du lac car il étouffe le pauvre. Et dire qu’ils pêchent encore des petits poissons blancs et des carpes qu’on nous offraient grillés ou séchés et que nous avons refusé.

Santa Clara del Cobre

Aux alentours de Patzcuaro, il y a des villages d’artisans comme Santa Clara del Cobre où se produisent des objets en cuivre. Autour de la place du centro et dans quelques rues attenantes on trouve des dizaines d’atelier d’artisans du cuivre. De véritables cavernes d’Alibaba remplies de trésors fabriqués dans les cours arrières où brûlent des feux sur lesquels on chauffe des plaques de cuivre, les martelle afin de les amincir et leur donner la forme de milles objets divers : soleil, lune, éviers, bassines, chaudrons et plateaux ornés de dessins floraux et animaliers d’une grande finesses. Chaque village a une spécialité, le cuir à Quiroja, la sculpture sur pierre à Iahuitzo, le fer forgé et la sculpture sur bois à Patzcuaro. La région regorge d’objets de qualité et de grande beauté inspirés par les symboles de la tradition culturelle Taratzcan.

Iuhatzio : la sainte florarie

Essayez de prononcer Iuhatzio à voix haute, et cet autre, Tzinzintzan. Ces villages ne sont pas habités par des chinois immigrés au Mexique mais par des Tarazcan, un peuple indien qui a sa propre langue encore vivante et enseignée dans les écoles de la région de Patzcuaro. Tout à côté de Iuhatzio, nous avons visité notre premier site archéologique, une petite pyramide double face à une longue place de 500 mètres. À la fin de la journée, nous entrons dans le petit village de Iuhatzio où se prépare la fête du saint patron de la paroisse. Tout les villages en ont un que l’on fête en grand ici au Mexique. Tout le village est fébrile et des pétards éclatent dans la montagne afin d’attirer l’attention du Saint qui vaque au ciel à d’autres occupations plus sanctifiantes que de planer au-dessus d’un des nombreux villages dont il a été gratifié le saint patron. On se faufile en camion Safari dans les petites ruelles du village, à peine assez large, à première vue, pour laisser passer une voiture. La plupart sont des sens unique. Arriver devant l’église on se stationne dans une croisée de chemin un peu plus large. Devant nous, les rues me semblent encore plus étroites. Comment allons-nous sortir de là? Pour l’instant, ce qui attire notre attention ce sont quelques hommes qui s’affairent à construire un portique de fleurs qui sera élevé autour de l’entrée principale de l’église. Il n’y a pas moins de 10 000 fleurs rouge et blanche et de la verdure attachées en rangs serrés, formant des dessins élégants. Dans l’église, il y a aussi des fleurs partout dans la nef principale et sur les autres petits autels. Des centaines de bouquets de fleurs, des lys blancs et des gerberas de toutes couleurs, décorent cette magnifique église. Quelle démesure!

Nous reprenons le chemin vers la sortie du village lorsque devant nous s’avance une procession bruyante.Les hommes pétards et une fanfare de cuivre accompagnent une petite troupe de femmes, hommes et enfants qui marchent autour des porteurs de la statue du patron et de la vierge de la Guadeloupe qui accompagne toujours le saint dans son périple terrestre. Toutes les femmes portent des bouquets de fleurs qui viendront s’ajouter à l’exhubérance florale déjà présente dans l’église. Mais surprise, les marcheurs sont suivis par les gros camions du village. Trop tard pour reculer le Safari, les camions se glisseront dans l’étroit passage qui reste entre les facades des maisons et le Safari, passant lentement sans que personne ne nous invective pour le dérangement que nous leur occasionnons.

El Rosiario : le pays des Monarques

En quittant la région du lac Patzcuaro, nous passons par Morelia, la capitale de l’Ètat du Michoacan. C’est une ville magnifique avec un centro historique formé d’un ensemble d’édifices de l’époque coloniale ayant une petite touche royale, car la ville a été jadis le siège de la vice royauté de la Nouvelle Espagne. Comme la plupart des édifices de l’époque coloniale au Mexique, ces habitations royales ont été converties depuis la révolution en siège du gouvernement de l’État, du conseil et de l’administration municipale, en locaux pour l’Université et les écoles publiques.

Nous quittons Morelia en fin de journée afin de nous diriger vers les Monarques, les papillons venant du nord qui viennent hiberner dans le montagne Mexicaine à chaque année. Comme la nuit va tomber dans deux heures, nous allons faire un arrêt pour camper dans une autre station balnéaire; Cabanas balneario Erandira à ciudad Hildaldo. Nous arrivons à la station au soleil couchant. Le temps est frais car nous sommes en montagne. Les vapeurs des piscines d’eaux thermales s’élèvent au-dessus des quelques baigneurs qui trempent encore dans les bains.

Le lendemain, nous atteignons Ocampo, non sans quelques détours par des chemins sans issus, car nous ne suivons pas le circuit touristique habituel des visiteurs de Mariposa. De Ocampo vers El Rosario, la longue montée de 11 kilomètres suit un chemin de pierres très pittoresque rempli de topes à profusion, de petites bosses mis en travers du chemin pour ralentir la circulation. Nous avons nommé El Rosario le pays de milles topes.

Pour aller voir les monarques, qui hibernent à 3 000 mètres d’altitude, il faut traverser à pied un chemin de poussière bordé de cabanes en bois offrant des tas de marchandises. Enfin nous arrivons à l’entrée du parc. C’est un forêt d’épicea de 25 mètres. Il s’agit bien d’un endroit protéger contre le déboisement et l’habitation humaine. Une dizaine de guides discutent entre eux pour choisir lequel nous accompagnera sommet. Nous atteignons le sommet après une marche de deux kilomètres sur un sentier aménagé en escalier.
Les monarques, quelle magie de les voir agglutinés en grappes par milliers, sur les troncs et les branches des grandes épinettes. La journée commencée sous les nuages laisse présager une activité moins grande des papillons qui ne volent que sous les rayons du soleil. Mais le ciel s’éclaircit enfin et les chauds rayons solaires pénètrent jusqu’au cœur des boisés. Des milliers de monarques volent partout autour de nous et jusqu’au dessus des arbres. Moments magiques que le vol de cet insecte fragile qui parcoure en deux mois les 5 000 kilomètres entre les Laurentides et les montagnes de El Rosario pour survivre à l’hiver. Cela leurs exigent plusieurs générations pour arriver au Mexique et de même pour retourner au Nord passer l’été.

Toluca et le volcan Nevado

Du sommet de El Rosario, nous nous dirigeons vers Toluca la capitale de l’État du Mexico ( 550 000 habitants) à 3 200 mètres d’altitude. Sa grande place centrale est plus sobre que celle de Morelia. Ici, le rythme de vie est plus trépident que dans les autres villes que nous avons visité. Je tombe par hasard sur le service de photocarthototèque de l’État. Je m’y procure une orthophoto du volcan Nevado que nous voulons aller visiter.

En fin de journée, à 30 kilométres de Toluca, nous abordons le piedmont du Nevado. Ce volcan est totalement inactif depuis un millier d’années. Il est le seul volcan dont le cratère puisse être atteint par une route en auto. Nous devons prendre une route de 17 kilomètres qui nous conduit au sommet. Mais nous sommes aux environs de 19h00 et il fait nuit. Nous rebroussons chemin pour aller camper au village de Ruis, en face de l’église. L’altitude élevée et la fatigue font battre plus vite notre rythme cardiaque. Bonne idée que de dormir en bas au village avant de reprendre la montée au volcan.

Le lendemain matin, tôt, nous entreprenons, en camion, l’ascension vers le sommet du volcan. Sur la route nous rencontrons des coureurs qui parcourent la distance de 17 kilomètres en franchissant les 1 100 mètres d’altitude à la vitesse d’environ 8 kilomètres à l’heure. Quel entraînement!

Arrivée au sommet, nous descendons dans les deux cratères qui forment aujourd’hui deux petits lacs peu profond, le lac du Soleil et le lac de la Lune. Autour de nous s’élève la couronne du cratère d’une hauteur de 500 à 700 mètres. Des marcheurs du dimanche parcourent la base de cette couronne et des treckeurs sillonnent sa crête. Je m’informe auprès d’un marcheur qui revient de son ascension. L’atteinte des abords de la crête ne pose pas de grandes difficultés à part l’essouflement et l’accélération fulgurante du rythme cardiaque. La discussion avec le marcheur et son père, tous les deux se nomment Victor, se prolonge. Le père qui a 72 ans a été le directeur général des parcs du Mexique, il y a quelques années. Il est encore actif à titre de président de président de l’association internationale des parcs et des réserves écologiques des deux amériques.

J’entreprend à mon tour la montée vers la crète. Essouflante cette petite escalade de 400 mètres mais quelle sensation de flottement et une vue imprenable sur le fond du cratère et sur les vallées environnantes à 1 500 mètres plus bas. Je rejoins une petite équipe d’alpinistes qui se préparent à escalader un crête rocheuse avec un magnifique bouledogue noir qui partagera mon sandwich assis sur un button au-dessus de moi. Comme quoi il n’y a pas que mon teckel Toulouse qui se délecte de sandwich.

Taxco : la haute et riche argentière

Du volcan Nevado nous prenons la route pour le sud vers la petite ville de Taxco. La route est aussi sinueuse et à flanc de montagne que celle que nous avions pris entre Mazatlan et Durango. Nous la baptisons la ``El diabolo de Taxco``. Vers 17h30 nous apercevons les contreforts de la ville construite à flanc de montagne. Comment allons-nous entrer là et y trouver un petit coin pour dormir ? Selon Church and Church, il n’y a pas de trailer park ni de camping. Ici, il n’y a que des hôtels. Puis nous voyons une immense annonce de l’hôtel MonteTaxco où nous croyons y lire le mot campo. Ca y est, on a peut-être trouver un terrain de camping. On enfourche une route qui monte et monte avec des virages en épingles. Ca monte tellement qu’on prend la route en première. Qu’allons-nous découvrir la-haut? On n’en sait rien mais nous sommes sur d’une chose on ne redescendra pas de là avant le lendemain.

Au sommet niche un chic hôtel le MonteTaxco Resort, cinq étoiles, centre de villégiature de fin de semaine pour le repos de riches mexicains. La chambre y est offerte à 1 630 pesos (163.00$ CAN ) la nuit. Nous dormirons dans le stationnement public en face du téléférique qui relie le sommet de Taxco et la ville en bas. Notre Safari Condo de MonteTaxco nous sembla plus luxueux cette nuit là.

Au matin, nous prenons le téléférique pour franchir les 500 mètres d’altitude qui nous séparent du bas de la ville. Des maisons blanches au toit de tuiles rouges se répandent à flanc de montagne. Pour parcourir la ville, il faut passer par de petites ruelles toujours en pente où marchent les gens. Seul une multitude de taxis coccinelles et de petit collectivos buswagons parcourent ces rues, serpentant entre les marcheurs. Taxco est la ville des artisans des bijoux et des sculptures en argent. Il y a de tout entre la brocante plaqué argent du marché populaire et les boutiques luxueuses véritables galeries d’art renfermant des sculptures comme un jaguar grandeur nature ou une Toulouse grandeur nature tout en argent. Et oui, on immortalise des Toulouses en métal précieux. Quelle classe les teckels en argent!

Cuernavaca la commerciale

Nous sortons de Taxco, avec le Safari, sans y être vraiment entrés. Nous prenons la route vers Cuernavaca plus au nord. La descente du sommet de Taxco vers Cuernavaca est plus facile par ``l’autopista`` que par la ``libre``. Dans mon esprit, Cuernavaca est une ville mythique mais nous serons déçu de découvrir une ville banlieue de Mexico, avec un centro bondé de voitures et de centres commerciaux. Elle est aujourd’hui envahie par des citoyens de la ville de Mexico qui viennent y trouver un peu moins de pollution et des terrains entourés d’arbres fleuris. Décevante Cuernavaca avec ses affiches publicitaires géantes aux approches des enetrées de la ville, des centres commerciaux de toutes sortes cachés dans des galeries sur le pourtour du Centro.

Nous passerons 5 jours campés à 20 kilomètres au sud de Cuernavaca, au chic Paraiso trailers park, dont nous sommes presque les seuls clients avec un Newyorkeur de Long Island. Du Camping nous irons voir les pyramides de Xochicalco et le volcan Popocatepetl. Le site des pyramides du serpent à plumes Quetzalcoalc, construit entre 700 à 1 000 ans de notre ère, est particulièrement impressionnant pour son jeu de ``pelota`` une sorte de soccer Aztèques se jouant en équipe de dix joueurs qui font rebondir sur leur corps une petole de caoutchouc de la grosseur d’un ballon de soccer qu’ils doivent faire passer par des anneaux situés de part et d’autre sur les pentes du jeux au centre. Le site est connu pour la pyramide du serpent qui présente sur ses quatre faces des sculptures bien conservées de grands serpents à plumes.

Le Popocatepetl

Plus au nord, nous irons à la rencontre du grand guerrier le volcan Popocatepetl et sa sœur blanche le Iztaccihuatl. Le Popo est un enfant de la terre comme se plaît à l’appeler Umberto, le dynamique proprio du camping Paraiso de 72 ans. C'est un jeune volcan encore très actif s'élevant à 5 500 mètres ( 17 000 pieds). Le Popo et sa grande sœur blanche qui est plus veille et inactive depuis 1 000 ans comme le Nevado sont au centre d’un grand parc que nous approcherons par la route de Amacance qui passe entre les deux sommets où règnent des glaciers éternels.

En hiver, la neige recouvre les deux montagnes qui sont le terrain de jeu des alpinistes si l’activité volcanique se calme un peu. Pour côtoyer le Popocatpetl il faut se faire humble et confiant en craignant sa colère, car si il se mettait à cracher des pierres et des cendres nous serions vite évacués comme des dizaines de milliers de personnes qui vivent dans les environs. Fort heureusement des sondes électroniques souterraines captent les moindres soubresaults du terrible guerrier qui a fait trembler le voisinage à plusieurs reprises ces dernières années. La route du cratère est fermée nous ne pourrons approcher le Popo qu’à 3 kilomètres de distance. Une centaine de kilomètres plus au nord s’étend une des plus grandes du monde, Mexico la fascinante capitale du Mexique avec une population de 30 millions d’habitants.

mardi 1 avril 2008

Guadalajara et l'esprit Tapatio

Une fois n’est pas coutume mais se prélasser dans une piscine remplie d’eaux thermales en regardant le ciel rempli d’étoiles où brille la pleine lune de mars, celle de l’équinoxe du printemps, est une expérience de relaxation ultime. Ces eaux chaudes sont celles de la ville balnéaire de Villa Corona située entre Colima et Guadalajara. La côte et la mer du Pacifique sont maintenant chose du passé. La montagne et les villes coloniales nous ouvrent leurs routes et leurs places chargées d’une histoire coloniale espagnole, côtoyant un passé toujours vivant, celui des indiens des civilisations Tarazcan et Aztèques.

À Colima, ce sont les sommets imposants de deux grands volcans qui couronnent le paysage de la ville. Ils sont pourtant situés à 45 kilomètres plus à l’est. Pour s’y rendre, il faut passer par Comala, une petite ville d’écoles artisanales et sillonner les vallons formant le piedmont des grands volcans. L’un des volcans est en latence, sa dernière fumisterie est toute récente, 1999. Sur sa couronne on voit son panache de jet de vapeur qui s’élève à toutes les heures.

Le terrain de camping à Colima est situé à l’aéroport, un endroit un peu en retrait de la ville et tout près de son centre. Nous y avons dormi, installés à côté d’un patio colonial un peu défraîchi dont les lampadaires sont surmontés de petits dragons. Le gardien, qui a sa maison attenant à la piste, nous a invité à la petite fête qu’il tenait avec des amis sur son patio. Nous l’avons remercié de sa gentillesse car la visite du centre historique de Colima nous attirait . Et quel centre ville! Une très belle place centrale où la fanfare de Colima donnait dans le kiosque, un beau dimanche soir, un concert de musique de films. Il fallait voir tout ce monde valser, petits et grands, jeunes et vieux sur des airs classiques et de danse qui ont traversé le temps.

À 2 900 mètres d'altitude (8000 pieds), Guadalajara s'étale sur un plateau entouré de montagnes. Ville de 4 millions d'habitants, la deuxième en importance au Mexique après Mexico. Une culture particulière anime Guadalajara. Ses créateurs lui ont donné un nom particulier: l'esprit Tapatio. Même en pleine semaine sainte où les vendeurs de bebelles sont partout, il est possible de voir l'aura de la ville si on se cache dans de petits coins ombragés pour en admirer les beautés.

Pendant la semaine sainte, tout le monde ou presque est en vacance. La légende dit que les Mexicains envahissent les plages, les hôtels et les campings du bord de mer. C’est vrai qu’ils sont légions avec leurs bières, leurs radios Sonar et todo la familia. C’est beau à voir les muchachas et les muchachos qui se roulent dans les petites vagues et leurs parents jetant un regard attendri et fier sur leur progéniture. Comme nous l’avons mentionné dans d’autres capsules, le Mexique est un peuple d’avenir. Mais ils ne vont pas tous à la mer. On les retouve aussi en ville se baladant dans les plazas du Centro .

Ce qui surprend davantage un québécois, ce sont les activités entourant la semaine sainte et les foules aux abords des églises. La semana santa est une furie religieuse, un débordement de foi et d’espoir parsemé de rites et de magies religieuses. Devant la basilique de Guadalajara, où nous nous retrouvons, comme nous le faisons dans chaque ville. Il y a foule ce jeudi saint, à Guadalajara, qui est une journée spéciale car on va y ordonner une centaine d’aspirants prêtres catholiques. La Basilique est plus que bondée, elle est presque au bord de l’éclatement. Les fidèles y entrent de partout. Nous avons dû louvoyer dans une file en attente pour y entrer.

En fin de journée, nous y revenons pour pouvoir voir enfin les dimensions artitisques et architecturales de la Basilique. Mal nous en pris de constater qu’une autre cérémonie était imminente. Cette fois un grandiose pageant religieux de diacres, de séculaires, de chanoines, d’évêques précède le Cardinal de Guadalajara, un grand bonhomme sympathique et souriant saluant ses gens qui le saluent de la main au-dessus de leurs têtes, une vague de mains occillant au-dessus des têtes souriantes et heureuses du salut de l’homme qui représente pour eux la Foi.

Comme nous étions dans l’église à fureter entre les statues et les peintures, l’arrivée de la procession à partir de la sacristie de la Basilique nous prend un peu par surprise. Louise se faufile derrière une colonne, à l’affût, pendant que moi je retraite derrière l’église pour me mettre à l’abri du nuage d’encens, auquel je suis allergique, qui s’élève en fumée dense animé par un porteur nerveux et énergique répandant son effluve sur le peuple, qui adore cet excès.

Résultat de cet échaufourrée, nous nous sommes perdus de vue pendant une heure. Se retrouver sur le parvis de la Basilique, qui grouille de monde, n’est pas chose facile mais c’est faisable si vous êtes une Louise Milhomme. Sortie dehors, par une autre porte que celle où je me trouvais, elle se hisse sur la place devant les trois portes de la Basilique pour me voir sortir. , Pendant ce temps, aussitôt que la suite du Cardinal eut enjambé l’allée centrale menant à la nef, je m’avance lentement et péniblement à contre-courant de la foule venant par devers moi pour aller retrouver mon oiseau que je crois toujours caché derrière la colonne du temple . J'avance par petits pas de danse de travers, d'amincissement théorique de la cage thoracique (bedaine) pour laisser passer les femmes, les bras chargés d’enfants, suivies d'hommes protecteurs les entourant de leurs bras. Derrière la colonne, que j’atteins enfin, il n’y a pas de Loulou. Elle s’était volatilisée dans la foule, à contre-courant elle aussi pour s’évader de cette masse grouillante et palpitante de Foi, pour me rejoindre à l’extérieur. Sortant à mon tour, je fis le pied de grue devant le parvis scrutant chacune des portes lorsque je sens un rayon lumineux me frôler la nuque, je me tourne et vois le regard narquois et lumineux de Loulou qui m’avertit que c’est elle qui a repéré ma casquette blanc-crue et mon visage pâle de roux dépassant les têtes mexicaines bronzées de couleur cuivre.

Parmi une foule intense, sur les places, nous avons marché toute la journée cette magnifique ville qui se définit par un seul mot `Tapatio`, l’esprit de Guadalajara. De grands boulevards ornés de fontaines et de statues, éloges de l’INDÉPENDANCE et surtout de la fondation d’une république. Une ville fière de porter l’histoire de l’abolition de l’esclavage, bien avant les États-Unis d’Amérique (USA), et de la libération des Indiens avec, à leur tête, un Jésuite, Miguel Hidalgo, révolté par la colonisation espagnole et l’asservissement social de la couronne espagnole sur le peuple Indien et les esclaves noirs. Une ville qui fut la première capitale du Mexique, avant Mexico. Une ville où les arts, la science et la technologie fleurissent avec talent.

L’esprit `Tapatio` qu’est-ce au juste? L’âme de la ville qui se reflète dans une architecture unique créée bien après l’époque coloniale espagnole. Un style architectural moderne, une couleur orangée et des formes ordonnées, entre la pierre austère et grise de l’époque médiévale et la pierre fade et monotone presque sans couleur de notre époque contemporaine et ses lignes modernes composées de vitraux reflétant les nuages et les ombres des édifices environnant.

L'esprit Tapatio est un style contemporain unique à Guadalaja, sorte de landmark mondial qui n’est pas sans rappeler quelque chose à propos de l’identité, de l’unicité, de la culture régionale qui se démarque de celle de ses voisins américains `USA`et Canadiens. Une culture fortement chargée par l’HISTOIRE de son peuple et de ses libérateurs.

L’esprit `Tapatio`qu’est-ce au juste sinon l’âme de ce peuple qui, avant tout, est le reflet d’un esprit social et de franchise tel que je l’ai perçu dans le dialogue avec deux jeunes mexicains, l’esprit ouvert sur le monde, demandant ce qui se passe au Québec? Comment nos enfants vivent? Pourquoi nous sommes ici ? Qu’est-ce que nous recherchons? Qu’avons-nous trouvé ?
L’esprit `Tapatio` est un style très moderne, une couleur unique, ou plutôt devrais-dire des couleurs de pierres orangées mélangées aux couleurs de fleurs mauves du `Jacaranda` un mauve brillant qui tapisse le ciel et le sol de la ville à de multiples endroits.

Pour découvrir le style `Tapatio` vous êtes invités à consulter les photos qui se trouvent ci-contre sur le site du blogue `` El Conejo``.

mercredi 19 mars 2008

Rythme et aléas

San-Patricio de Melaque,14 mars 2008

Est-ce le voyage ou la perspective de ne plus avoir jamais à retourner travailler qui me fait cet effet ? Toujours est-il que je me sens si bien, si libre, détendue et sans aucune pression ou si peu ….,,

Depuis que nous avons quitté Baya California nous sommes entrés dans les terres à deux reprises.La première fois, à la hauteur de El Fuerte espérant voir le Copper Canyon.Nous avons réalisé à ce moment là que ce serait compliqué.Le Canyon est à plus de 150 km ,par des routes impraticables pour notre diligence.Il faudrait donc prendre le train mais ce serait un voyage de 3 jours.Et il y a Toulouse à faire garder et aussi les médicaments pour mes os qui doivent toujours etre gardés au réfrigérateur.Bref ce n’est pas de ce coté que nous verrons le Canyon.Lorsque nous remonterons, nous pourrons l’atteindre avec notre diligence à partir de Chihuahua. Nous avons pris la décision d’attendre.

Notre deuxième incursion au cœur du pays a été plus positive.Partis de Mazatlan, nous sommes allés visiter la belle ville coloniale de Durango.La route elle-même constitue une partie du voyage.Elle est qualifiée d’une des plus panoramiques du Mexique.On quitte la mer pour monter à près de 9000 pieds d’altitude en 100 km à peine.Résultat :une route en lacet au cœur de la montagne qui vous prendra 3 heures ,de la patience,du courage et des palpitations pour franchir 90 km .Décor magnifique,époustoufflant,parfois épeurant.On y développe une conduite sportive avec des nerfs d’acier.

Revenus au niveau de la mer,nous avons descendu la cote,errant de plage en plage.Nous avons traversé des régions agricoles importantes et avons longé des champs à perte de vue :tomates, manguiers, papayers, mais, canne à sucre, piments. Il y a ici de quoi nourrir le Mexique et c’est très joli à voir après les déserts de Baya. Toute cette agriculture est possible grace aux rivières qui partent des montagnes et irriguent ces régions avant de rejoindre la mer.

La mer, ca fait près de 2 mois que je la côtoie quotidiennement. Je suis bercée, jour et nuit par le bruit des vagues et le rythme des marées. Le bénéfice est important. Je me sens si bien. Nous vivons sur des campings et là aussi les rythmes sont lents et marqués par les marées et la lumière du jour.

Et puis, tous ces gens en vacances ou à la retraite. Personne n’est stressé par les courses, les horaires de fou, les réunions et tout le reste. Faut voir tout ce petit monde flaner le matin et effectuer les taches quotidiennes comme un rituel, y mettant beaucoup d’attention et de précaution. Je me surprends ainsi à étendre mes linges à vaisselle presque religieusement appréciant la générosité du soleil et du vent.

Quel jour on est aujourd’hui ? Question quotidienne qui trouve réponse en regardant la date et le calendrier du cellulaire !
Je vous entends d’ici vous dire que c’est trop parfait et qu’il doit bien y avoir un coté sombre à ce voyage?

Eh oui, ca arrive ! Il y a eu quelques manœuvres qui ont égratigné les marche pieds de notre diligence. Il y a eu un excès de vitesse qui nous a couté 400 pesos après plein de sourires au gentil policier….Il y a eu un ensablement sur une plage perdue dont nous avons réussi à nous libérer. Il y a eu un doigt foulé (Louise) en se faisant malmener dans les vagues et aussi une morsure de crabe(ou autre bestiole) au pied (Yves) . Il y a eu un plombage qui a laché et une dent à sauver. Yves a trouvé un excellent dentiste à La Paz qui a couronné le tout au tiers du prix du Québec.

Et en prime il y a eu un dégat d’eau !!!Eh oui,meme en voyage ca nous poursuit ! Une fuite d’eau qui arrive sur le plancher à partir des armoires, quand nous roulons après avoir été immobilisés.

Observations, déductions, hypothèses, consultations chez Safari-Condo, il semble que le filtre de la petite pompe soit en cause. Il arrive qu’il craque sous le froid de l’hiver. Bricolage et élimination du filtre, la fuite semble, pour le moment, sous contrôle.

Il y a eu aussi des endoits décevants. Des toutes petites villes tellement sales que vous vous demandez ce que vous faites là! Des campings recommandés par des voyageurs qui vous les décrivent comme le paradis sur terre et vous constatez que votre notion du paradis est bien différente de la leur.

Il y a eu la traversée des grandes villes balnéaires de Mazatlan et Puerto Vallarta qui se démarquent par la démesure de leurs excès en beauté et en quétainerie .

Il y a même eu un accident entre la diligence et un cocotier ! Par peur de s’ensabler, le chauffeur (Yves) a fait marche arrière et le cocotier n’a pas bougé. La diligence rentrera donc au Québec avec quelques blessures à faire réparer!

Mais devant cette longue énumération de petits aléas, sachez que je reste d’un calme bienheureux.

Je l’ai dit plus haut, la mer me fait un bien immense !

Dans quelques jours, nous quitterons la côte avec des réserves de calme qui devraient nous servir puisque nous entreprendrons la visite des deux plus grandes villes du pays, Guadalajara et Mexico, avant de passer aux villes coloniales.

J’ose espérer garder bien vivant le bénéfice de cette mer qui sait si bien bercer les heures et apaiser les tensions.


A la proxima ! Louise !

El carretera d’el espinezo del diablo para ir a Durango

La route de l’épine du diable pour aller à Durango 4 mars 2008

À 360 kilomètres de Mazatlan, à l’intérieur des terres sur un plateau s’élevant à plus de 2000 mètres, il ya une ville de la taille de Québec qui a célébré son 400 ième anniversaire de fondation en 1963. Elle fut fondée en 1563 par Francisco Iberra d’Espagne. Cette ville c’est Durango.

Pour s’y rendre à partir de la mer, il faut emprunter une route de montagne exceptionnelle qui passe par la ‘El espinezo del Dialblo’, l’Épine du Diable, une crêtre rocheuse s’élevant à plus de 2 300 mètres nommée ainsi selon la légende de Franco Villa qui aurait à cet endroit vendu son âme au diable en échange du pouvoir qu’il aurait reçu pour gouverner les hommes lors de la révolution mexicaine.

Cette route est un enlacement de courbes qui sillonnent la Sierra Madre le long des falaises qui vous donnent une vue imprenable sur des vallées et des petits canyons. C’est une voie de transport des marchandises par camion qui permet l’échange des produits entre la côte de Mazatlan et le plateau de Durango. Et ils sont longs les camions qu’il vous arrive souvent de rencontrer le long de cette route empiétant sur votre voie tellement le chemin est étroit. Il y est de mise de conduire les yeux bien ouverts et l’oreille tendue pour sentir le camion qui louvoie dans la piste à l’approche d’une courbe aveugle. Cette route se prend entre 20 et 40 km à l’heure sur laquelle nous passerons environ 6 heures avec les arrêts à quelques belvédères improvisés sur le bord d’une falaise. Mais quelle route! Entre les kilomètres 155 et 163 vous êtes sur la crête de El espinezo del Diablo qui vous offre des vues pongeantes à 1000 mètres de chaque côté de la route.

Partis à 7 heures du matin de Mazatlan, nous sommes arrivés à Durango à 15h30. Dans cette ville, un seul endroit accueille les VR tout près du centre-ville, c’est le Mexicano motel campo que nous trouverons après avoir tourné en rond une heure durant pour trouver le boulevard Francesco Villa et la statue du général révolutionnaire qui est né dans cette région. Trouver un endroit avec des indications de kilométrage, de numéro de station de gazoline Pemex, c’est simple me direz-vous? Et bien non! Ici, lorqu’on donne des indications sur une enseigne c’est que vous êtes rendus à l’endroit pile. Si vous ratez le virage c’est peine perdue de retourner à quelques kilomètres plus loin et de retrouver la bonne rue. Notre Motel se trouvait sur la rue du 20 Septembre que nous finissons par prendre, suivi par deux autres petits VR du Québec, deux jeunes couples dans la soixantaine de Neufchatel et Saint-Antoine-de-Tilly que nous avions croisés sur la route de montagne en venant à Durango. Des explorateurs du Mexique, qui ont bravé les interdits et les médisances des américains sur le Mexique, bien heureux de leurs découvertes d’un peuple souriant et accueillant comme les Québecois. Nous passerons une nuit froide devant notre petit motel.

Au réveil, le lendemain, il soufflait un vent chargé de sable rouge très fin qui ne dérougirait pas avant la fin de la journée. La lumière du ciel est cependant très belle sur la ville, une couleur turquoise au dessus des édifices de couleurs rouge, jaune et sable. Durango est une ville de 400 000 habitants dont le faciès est de type espagnol plutôt qu’indien. Elle regorge d’enfants très beaux. On les voit partout dans la ville, autour des maisons ou suivant la mama et la grand mama dans les magazins. Les hommes sont très présents auprès de leurs enfants, souvent ce sont eux qui portent les nouveaux nés. À bord de l’autobus grinçant qui nous conduit vers le Centro nous voyons défiler autour de nous une vie palpitante de monde. Nous ferons le tour des édifices historiques, la belle église de l’archevêché, impressionnante avec ses pierres de couleur sable, la place des armes tout en face avec ses lampadaires et son kiosque tradiionnel, le gobierno palacio et la place du 400 ième dont l’intérieur est garni de murales représentant l’histoire de Durango peintes par des artistes populaires dans la tradition de Diego Riviera.

En attendant la nuit, nous prenons un café dans un MacDonald établi dans un édifice historique comme à Québec. À la nuit tombante le Centro prend un air magique puisque tous les édifices et places sont éclairés par une lumière orange. Nous reprenons un autobus moins grinçant pour retourner au Motel pour y retrouver nos voisins québécois qui partent à la recherche de l’endroit d’où vient une musique de fête très forte qui se trouve à quelques rues du Motel.

Le lendemain matin nous reprenons la route de Mazatlan par la même El espinezo del Diablo que nous ferons en descendant cette fois. Avec l’expérience de l’avant veille il nous semble que la route se prend plus facilement. Après une journée harassante nous abordons de nouveau la côte Pacifique à Teacapan où on s’arrêtera pour trois jours de mer.

lundi 3 mars 2008

Des nouvelles du continent Mexicain

Dimanche dernier nous avons quitté la Basse Californie, la péninsule de vacances des gens de l’Ouest canadien et américain. Comme pour les canadiens de l’Est qui passent leurs hivers au chaud (relatif) en Floride, ici c’est sur la péninsule de la Basse-Californie et sur la côte Pacifique du Mexique que nos Westerners et Colombiens canadiens viennent réchauffer leurs hivers. Il pleut à Vancouver et il neige à Calgary, alors ils prennent leurs RV pour descendre vers leur sud à eux. Ils sont bien choyés car ici, il flotte encore un peu de grands espaces et beaucoup d’endroits, en dehors des Resorts, sont encore très accessibles à toutes les bourses.

Le transport par bateau de La Paz à Topolobampo s’est bien déroulé. Nous avons été surpris de partir sans retard ( à 15h00) et d’arriver à l’heure ( 21h00). Avant d’embarquer sur le bateau nous avions fait la connaissance d’un couple d’Albuquerque (New Mexico) Richard et Alena qui ont pris leur retraite en 2007 comme nous. Nous nous surprenons à pouvoir converser en anglais de plus en plus facilement alors qu’au Québec on n’utilise pas beaucoup cette langue. Ces gens là nous ont fortement recommandé d’arrêter à la Nouvelle-Orléans lors du retour car en début mai il y a un festival de la chanson Cajun. Nous avons aussi rencontré un autre couple qui voyage régulièrement au Mexique, Robert et Laura qui demeurent à Llano au Texas. Ils tiennent une auberge B&B et sont aussi consultants en voyage. Dans les deux cas, nos amis sont équipés de petits véhicules de voyage tout comme nous, soit un camion Ford aménagé et un camion avec un RV supporté par la boîte arrière. Si Richard et Alena ont montré beaucoup d'intérêt pour le Safari Condo nous par contre on observe la grande aptitude du petit RV sur boîte de camion comme celui de Robert et Laura en raison du fait que le camion est plus apte au tout terrain et que le RV sur boîte, tout en étant moins spacieux que le Safari, est dôté de certains équipements tels la douche toilette et un lit fait en permanence au-dessus de la cabine du camion. Nous avons vu des cabines qui ont des extensions sur les côté pour agrandir l'espace de vie. Cela nous fait réfléchir.

Nous sommes restés dans la zone de débarquement du Ferry pour y passer la nuit car bien qu’il y avait un camping à une trentaine de kilomètres, il fallait traverser des routes non-éclairées avec surprises sur les bords de routes ( vaches, ânes, chevaux, bicyclettes). Lundi matin, on reprit la route pour aller à El Fuerte, une ville à partir de laquelle on pouvait prendre des excursions dans le Copper Canyon. De cet endroit, cela prenait une journée se rendre au Copper Canyon en train . Une fois arrivés là, il fallait prendre un autre moyen de tranport ( 4x4) pour descendre dans le canyon. Comme il sera beaucoup plus facile d’y accéder par Chihuaha, nous avons décidé que nous irions au Canyon par cet endroit que nous croiserons sur le chemin de retour vers la fin d’avril. Nous avons quand même fait une petite visite de El Fuerte et de Choix qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres . Il faisait très chaud à l’intérieur des terres et en plus,en vertu du fleuve El Fuerte,la ville est très irriguée.Conséquemment , il y avait de nombreuses petites mouches noires…. Alors, pas besoin de vous dire que la soirée à El Fuerte s’est plutôt passée dans le Safari à l’air climatisé.

Le lendemain nous retournions vers la mer à Las Glorias où nous avons passé trois jours sur un petit camping en bordure de mer.Région agricole fort développée,nous avons longé des champs impressionnants de tomates,de mais ,de pommes de terre ainsi que des vergers de toutes sortes.Ici encore la présence de rivières fait toute la différence. Nous avons fait la rencontre d’un couple de Verdun, Jean-Pierre et Françoise, équipés eux-aussi d’un Safari-Condo. Nous avons échangé nos expériences de voyage car ils venaient de faire les villes coloniales de l’intérieur et ils voulaient se rendre peut-être en Basse-Californie. Ils nous ont convaincus de faire la route de Mazatlan vers Durango en passant par El Espinazo del Diablo (l’Épine du Diable), une route à 3 000 mètres d’altitude avec des passages en vue plongeante de chaque côté de la voie. Nous partons prendre cette route lundi matin le 3 mars et nous passerons une journée à Durango pour revenir par le même route mercredi le 5 mars à Mazatlan où nous sommes campés depuis trois jours. Nous sommes toujours à la recherche d’un endroit pour prendre des bains de mer, à une chaude température…Ici à Mazatlan la mer est à 70 degrés …un peu frais pour la baignade prolongée,ce qui manque beaucoup à ma blonde, un peu dauphin depuis sa rencontre avec Richa au parc marin des Cabos.

Toulouse la mexicaine

Nous avons passé des heures à la conditionner de ne pas japper. Elle avait bien intégré cet apprentissage de chien ayant passé sa licence du primaire, donné par un magnifique Golden retreiver. Mais aussitôt qu’elle eut mis la patte au Mexique, notre Toulouse est devenue inquiète et gardienne de son territoire.

Il n’y a pas un humain, ni chien, ni chat, qui rôdent autour du Safari sans qu’elle ne se lance dans une série d’aboiements, plutôt du genre Jappy Toutou qui ne cessent que l’on la gronde sévèrement soit en la menaçant de lui serrer le museau. Pauvre Toulouse, elle garde un petit territoire de 10 mètres de diamètre et n’y entre pas qui veut sans montrer patte de chien.

Elle est une pygmée, ici parmi les chiens mexicains et américains qui sont loin d’être des Chihuahas. Les mexicains sont grands et maigres et se promènent en bandes égarés. Les américains sont gros et grands et se baladent au bout d’une laisse. Il y a bien sur les petites crottes du genre Yorshire, Lashapso qui jappent enfermés dans leurs grands RV mais ceux là elle ne les voit pas.

Beaucoup de campeurs ont deux chiens indentiques quand ce n’est pas un géant comme le Malamut qui logeait chez notre voisin à Los Barilles. Dans tout les endroits où nous allons, une horde de chiens mexicains se jettent sur notre pygmée, tous content de faire jasette de toutou : sent la queue, le derrière et joujou la patte. Mais notre petite mexicaine de voyage n’apprécie pas beaucoup la chose surtout s’ils sont plusieurs. Elle s’écrase dans le sable, se fait encore plus petite, se roule en boule puis en désespoir de cause joue le tout pour le tout soit le grognement et le hurlement de la petite chienne effarée, ce qui surprend toujours les amis canins venus la rencontrer. Ils se poussent et Toulouse fait de l’air pendant que les cabots sont encore sidérés par sont cri de désespoir. Dramatique pour elle, pas du tout. Son truc marche à merveille. Elle se débarasse des intrus qui s’éloignent en pensant - Non, mais elle n’est pas rigollote celle-là.

Toulouse la mexicaine aime bien le soleil et le sable chaud. Elle s’y couche, s’étend de tout son long pour laisser son poil briller au soleil. Ell prend aussi de petits bains de mer. Lorsque Louise s’avance dans la mer, elle s’avance également en courant pour se tremper la bedondaine et repartir en courant vers la plage pour s’y étendre de nouveau.

Suite à sa visite du Grand Canyon où elle était transit de froid, rappelez-vous son déguisement de guenilloux, Toulouse s’est faite une opinion des endroits qu’elle aime. Nous le savons quand losrque le départ approche Toulouse ne veut pas monter à bord du Safari. Elle nous a fait le coup à El Conejo, à Los Barilles et dernìèrement à Las Glorias. Un matin où nous devions partir, Toulouse a fait une fugue. Elle est disparue pendant deux heures, imaginé. Plus de Toulouse sur le terrain de camping, nous entreprenons une battue avec l’aide des autres campeurs et même que les travailleurs du camping parce qu’ils peuvent aller dans les endroits particulier. Toujours est-il que nous nous apprêtions à jeter la serviette et faire le deuil de notre Toulouse en se disant qu’elle avait été kidnappée. Ca arrive aussi aux chiens. Mais voilà que notre mexcaine réapparaît. Elle s’était réfugié dans un autre RV en compagnie de gens bien attentionné. Disons que nous avons eu la frousse tout comme la fois que j’avais échappé Pogo. Pour ceux qui ne se souvienne pas de l’épisdose nocturne, j’avais passé à cherher le fugitif dans les rues du quartier des Franciscains à travers les décorations d’halloween.

Depuis de ce temps, pauvre Toulouse, elle est condamnée à être attachée dès qu’elle sort du Safari. Mais elle suit toujours ses maîtres sur les plages et cela compense pour sa relative détention. Peut-être regagnera t’elle la confiance de ses copains de voyage? Qui sait? Pour l’instant ses aventures continuent à bien se passer.

jeudi 21 février 2008

Bye Bahia


Avant de voir un documentaire sur les baleines grises d’Oro de liebre, je connaissais à peine la Baya California.

J’ai réalisé en regardant la carte que cette pointe, prolongation de la Californie, qui logiquement aurait pu appartenir aux Etas-Unis, était une province mexicaine.

Si j’habitais la côte Ouest du Canada ou des États, je ferais de cette péninsule mon refuge de sable en hiver. Et c’est ce qu’ils font les touristes canadiens et américains rencontrés au cours de notre périble en Baya.

Nous sommes entrés ici le 23 janvier et en ressortirons le 24 février. Un mois de pur plaisir de mer, de sable, de baleines, de plages perdues, de paradis marins, de vestiges d’ouragans et quelques ``Resort tout compris``.

Je retiendrai de cette péninsule des milles et des milles de plages désertes, des kilomètres de routes de sable et de gravelle pour les atteindre, des sites de camping primitifs et isolés où le rythme de l’océan organise les journées et où le vent contrôle la sortie des bateaux.

L’alternance aussi des eaux autour de cette pointe. Le Pacifique, coté Ouest, avec ses vagues gigantesques et assourdisantes , ses baleines toujours présentes au large dont le souffle n’a cessé de nous émerveiller et la mer de Cortez, coté Est, beaucoup plus calme mais où le vent peut s’engouffrer et détruire des villages complets .

Les premiers explorateurs espagnols avaient trouvé ici des perles roses et noires fort rares. Ils ont exploité cette ressource et de nombreuses histoires de pirates hantent les rochers des baies. Ils se sont aussi confrontés à des Indiens peu coopératifs. Les Jésuites ont tenté d’évangéliser ce peuple mais ils ont plutôt décimé la population par la transmission de maladies contagieuses.

Plus tard, les américains ont redonné à la péninsule, un nouvel élan par le développement d’installations touristiques dans le Sud où il fait 80 degrés toute l’année durant. Ainsi naquit la région des Los Cabos avec ses hôtels luxueux, ses golfs, ses marinas et tout ce qu’un vacancier peut souhaiter !

Je suis passée des plages désertiques à une foule de touristes fort gatés: plongée , kayak , nage avec les dauphins, j’ai tout fait, j’ai profité de tout.

J’ai eu 4 ans quand je me suis retrouvée dans le bassin de Cabos Dolphins avec Richa, une dauphine de 35 ans, mère 5 fois, en captivité depuis de 32 ans et dont on nous dit qu’elle adore son travail. À première vue, cela semble vrai ! Elle joue littéralement avec nous, et même, après notre départ les dauphins continuent de se lancer le ballon tels de bons chiens bien enjoués.

Depuis Flipper et La grenouille et la baleine, je revais de nager avec les dauphins. C’est fait ! Photo papier à l’appui, le proprio se gardant l’exclusivité des photos numériques et cherchant à vous vendre un CD de 7 photos pour un prix presqu’égal à celui que vous avez payé pour la séance de nage….Trappe à touristes bien sur, nous n’avons acheté que 2 photos papiers ….

Malgré cet aspect mercantile et le coté dénaturé de la chose, nous sommes ici loin de nos curieuses baleines de Oro de Liebre, j’ai beaucoup aimé ce contact avec ce mammifère fort bien dressé et coopératif !

Nous avons passé la dernière semaine sur la côte Est du sud de la péninsule. Trois campings détruits par des ouragans qui se relèvent péniblement de cette aventure.

À Cabos Pulmo, au large d’un parc marin, nous avons carrément placé la diligence sur le site d’une maison détruite en 2006. Plutôt troublant, quand vous examinez les buissons environnants et y retrouver les vestiges d’une vie domestique antérieure.

Ici à Los Bariles, la rue sortant du village est toujours de sable; elle n’a pas été re goudronnée. Le nez au bord de l’eau, nous profitons d’un temps calme exceptionnel tandis que le work in progress du camping réalise de nouvelles toilettes et douches.
Julie, la gérante nous a passé ses kayaks et nous avons pris un grand plaisir à flaner le long de la cote à observer de drôles de petits poissons qui nagent à la verticale en rangs serrés …..

Signe des temps, Internet sans fil est toujours disponible. Ainsi le soir, après la journée de plage, plusieurs d’entre nous se retrouvent près du petit officina, à la noiceur, sur sa chaise pliante , pour capter le signal et ainsi entrer en contact avec le reste du monde. Nous avons l’air d’une gang d’Africains qui n’ont pas l’électricité et se regroupent sous un lampadaire pour lire .

Baya n’était pas le vrai Mexique. Avec sa vocation touristique, nous y avons parlé anglais presque tout le temps. Même nos hôtes sont parfois américains .

Le 24 février nous attaquerons le continent en pleine forme et avides de nouvelles découvertes !

Jeudi 21 février 2008
A la proxima !

Louise

Resorts et parcs nationaux des Cabos

Il fallait y aller au bout de la pointe des Cabos, au bout de la péninsule de la Basse-Californie. Dès que l’on quitte La Paz, ville moderne située dans une magnifique baie, nous sommes en direction du Tropique du Cancer, le parallèle 23˚27̕ , qui annonce une zone climatique plus chaude, une vie plus lente et moins trépidante en raison, justement de cette chaleur excessive.

Todos Santos est un petit village d’artisans qui produisent une grande partie de ce qui est vendu dans les boutiques des Cabos. Pour certains, qui y restent, c’est un lieu de vie. Pour les autres, qui y passent, c’est une rue principale de boutique et d’échopes d’artisans avec en arrière rue, des rues poussiéreuses où le camion bondit de butte en butte.

Nous sommes de passage à Todos Santos et, c’est très rapidement que nous continuons vers San Pedrito où on recherche un camping près de la mer. Ici encore il faut s’aventurer sur des routes de sable et de gravelle pour aller à la rencontre d’un coin perdu au bord de mer. Pa si perdu que ça, car il y a plus d’une vingtaine de RV et de tentes pelotonnées autour d’une ancienne place de camping, détruite par un ouragan en 2006. Nous nous éloignons un peu à l’écart, sur une autre route pour arriver tout près de la mer sur une butte sèche. Nous trouverons à y placer le Safari après s’être enlisé dans le sable et s’en sortir.

Ici, la mer produit d’immenses vagues que recherchent les surfeurs. Ils seront une trentaine, le lendemain matin, à notre réveil, se garant tout partout autour de nous avec leur 4x4. La soirée est calme, quelques beachers font un feu de plage. Louise ne dormira que d’un œil tellement elle craint que notre butte ne s’effondre et que le Safari glisse vers la mer. Mais la butte a tenu le coup et le lendemain il y a d'autres camions tout près de nous sur le button.

Ayant quitté la butte de San Pedro vers midi, le Safari remonte vers Todos Santos, ses passagers pensant y faire halte en fin d’après-midi pour y arpenter les boutiques d’artisanat et dormir au fameux camping El Litro. Super petit le El Litro, deux petites ruelles sur deux terrasses, la première occupée par des permanents et la seconde que l’on nous offre avec quelques trous de sables et pas de services. On a beau aimé le camping sauvage mais pas dans une ``dumpe`` avec deux chiens qui jappent dès que l’on bouge. Exit El litro! Exit Todos Santos! Bamonos à Los Cabos!

Nous prenons la route 19 vers Cabo San Lucas. Il y a du traffic, un cirque tranborde son matériel et il est suivi d’un dix tonnes chargé de pierre à raz le bord. Ce serpent de métal doit passer par une côte où un camion est en rade au beau milieu de la chaussée et bloque la circulation. Il n’en faut pas plus pour que se forme une file d’attente d’autos et de camions et de RV. Et il y a des côtes et des curva peligrosa ( courbes dangereuses) à traverser pour se rendre à Los Cabos. C’est le festival des dépassements qui commencent. C’est un sport dangereux que les mexicains aiment pratiquer. Ils aiment cà à mort, la preuve en est des nombreuses petites mauselées qui longent les routes et rappellent que plusieurs d’entre eux ont fait un saut dans le vide en pratiquant ce sport. Et voilà que le camion de 10 tonnes s’élance en avant dans une courbe descendante pour passer devant nos deux camions de cirque qui font plus de 20 mètres de long à dépasser. Les courbres se suivent en montant et en descendant. Tout à coup j’appercois un grand camion remorque blanc qui ziggage entre les voitures et les RV pour se frayer un chemin jusqu’à nous qui sommes juste derrière les camions de cirque. Encore une courbe en descendant et une peligrosa en plus, mais rien n’arrêtera notre beau camion blanc. Il s’élance à côté de nous le Tabarnacle, on voit rien devant mais lui doit avoir un sixième sens ou il va écraser quelqu’un qui s’en vient en face ou faire déraper nos camions de cirque. Mais non, il a passé comme un serpent, se faufilant devant les camions de cirque avant qu’un autre mastodonte le rencontre et lui envoie une salve de criards. On s’était cru, un instant, au cirque du Soleil, devant un ballet de gros camions. Ouf! On ne nous mettra pas dans de petites tombollettes le long de cette route pour rappeller que des touristes canadiens et deux camions de cirque ont fait la pirouette dans le ravin de 100 mètres poussés par un gros démon blanc de 80 tonnes. Nous suivons lentement les camions de cirque jusqu’à Cabo San Lucas pendant que nos poursuivants dépassent dans toutes sortes de situation rocambolesque.

Resorts, resorts, ils ont ça écrit dans le front les deux villes des Cabos. Nous entrons dans Cabo San Lucas, c’est vendredi en fin de journée, les rue sont bondées de monde et d’autos. Tout va et vient et dans tous les sens. Fatigués, on cherche vite à sortir de ces petites rues vers le boulevard des Resorts. Nous passerons devant plusieurs RV Resorts mais semble-t’il je fais un peu la sourde oreille et je m’évade vers la Mex1 pour, je l’espère trouver un camping hors de la ville Resort. Arriver à la hauteur de l’aéroport Louise me demande où je vais? Je n’ ai pas idée. Peut-être vers Cabo Pulmo ou Los Barriles. Je fais demi-tour parce qu’il est tard et m’incline à trouver un camping dans les Resorts. Ce sera Villa Serena sur le bord du boulevard des Resorts, pour deux jours me dit Louise. On a réservé pour une séance de bain avec des dauphins, un rêve que Louise a depuis des années et elle y tient. Nous magazinerons en fin d’après-midi le samedi pour avoir tout notre dimanche de libre. Et le dimanche, nous nageons avec les dauphins, divin, elle va vous en parler dans sa capsule Bye Bahia.

En début d’après-midi nous partons pour Cabo Pulmo, un parc national marin que nous cherchons à joindre par la route de sable le long de la mer. S’est-on rendu? On en reparle plus tard.

samedi 16 février 2008

Le paradis marin mexicain de Ojo de Liebre

Sur la Côte-Nord, à Grandes-Bergeronnes, il ya un endroit où Louise et moi aimons beucoup aller plusieurs fois par année. C’est le Paradis marin, un site camping sur le bord du Saint-Laurent qui est un des plus endroits au monde pour observer les baleines qui viennent s’alimenter dans une fosse de près de 100 mètres longeant le littoral entre Grandes-Bergeronnes et Tadoussac. Il y a là, à chaque année, une ciquantaine de spécimens de baleines ( Roqual commun, Petit roqual et à l’occasion des baleines bleues) ainsi qu’une centaine de Bélugas qui vivent dans cette région maritime à l’année longue.

Ici, à Ojo de liebre, nous sommes à 8000km de Grandes-Bergeronnes, du côté du Pacifique, où des baleines grises viennent mettre au monde leurs petits ( un à tous les 2 ans) à 12 000km de leur aire de vie normale, au large de l’Alaska, dans le détroit de Béring. Elles naviguent vers le sud à 8km/heure pendant trois mois, pour venir passer quelques mois dans les lagunes de cette région du Mexique. Les mâles, les jeunes veaux d’un an et les femelles ,tous descendent dans les lagunes de Ojo de liebre et de San Ignacio pendant que là haut, la mer se couvre de glace et les empêcherait de respirer. On a recensé environ 20 000 baleines grises qui parcourent ce périple. Elles viennent vivre ici, de novembre à mars, soit 5 mois, mais on n’en voit jamais plus de 2 000 à la fois qui entrent dans les lagunes. Ces jours-ci, avec une mer agitée par les vents, nous n’en voyons de la rive que quelques-unes que nous pouvons localiser par leurs soufles.

Ici, en apparence pour un humain, c’est le désert total, les dunes, le vent constant, rien ne se passe que le va-et-vient des milliers d’oiseaux de toutes sortes qui se nourrissent sur les plages de la lagune et sur les petites îles de sable qui emergent à marée basse, des milliers de petits coquillages que produit la lagune. Mais il y a également 42 sortes de reptiles et 13 espèces de mammifères, dont un renard qui a rôdé autour du campement pendant quelques jours. Une nuit, il s’est approché à quelques mètres de moi, alors que je marchais sous les étoiles. Il a aboyé, un hurlement plutôt qu’un aboiement. Je l’ai braqué avec ma lampe frontale et il a quitté notre aire de campement sans se presser, voyant qu’il n’était le bienvenu.

Nous sommes là attendant que le vent se calme pour aller en mer voir les baleines. Une petite troupe de Grandes–grues blanches a fait escale sur une pointe de sable. Nous les avons prises pour des Pellicans-café mais en les voyant s’élever dans le ciel avec leurs ailes blanches grandes ouvertes tourbillonnant pour prendre de l’altitude, nous avons reconnu ces grandes sœurs du vent qui se déplacent sur la planète du nord au sud sur plus de 20 000km chaque année. Elles me font envie de voyager, de les suivre vers le sud, le long des mers et des grandes plages sauvages où elles se déposent quelques jours, le temps de se nourrir avant d’aller plus loin. Aller plus loin, c’est aussi le retour vers leurs aires de nidification, chez-elles quoi, le temps de confectionner leurs nids et de faire naître leurs petits. Elles repartiront, dans le tourbillon du vent, vers le ciel bleu où elles règnent comme déesses du vent.
31 janvier

Le vent s’est abattu vers 2 heures du matin. Un silence impressionnant s’est installé sur la lagune, une grande paix, pendant laquelle on peut entendre les cris des oiseaux et le souffle des baleines. Levés tôt, nous nous préparons pour aller voir les baleines en panga dans la lagune. La panga est une petite embarcation de la taille d’une petite verchère.

Au loin, devant le centre d’interprétation où nous attendons les autres visiteurs, les baleines lancent leurs souffles en émergeant de la mer; un petit pour le baleineau et un grand pour la mère qui se suivent côte à côte pendant ces trois mois d’allaitement que dure l’élevage du petit. Nous partons enfin, vers 9h00 avec un couple du Royaume-Uni (UK) vers la rencontre des baleines grises. Nous approchons quelques-unes qui s’évadent aussitôt. Plus loin, nous sommes au milieu d’une dizaine de baleines qui se nourrissent dans une aire poissonneuse. Elles ne sauvent, celles-ci étant trop préoccupées à se nourrir. Puis, l’une d’entre elles s’intéresse à notre bateau. Elle lève la tête pour voir qui nous sommes puis se met à flotter dans notre direction, passant sous la panga, pointant le museau près de l’hélice. Puis, repassant sour le bateau, elle approche son museau de l’endroit où nous sommes au centre de la panga, pour se faire caresser le museau par nos amis Philip et Angela. Elle se laisse flotter ainsi un moment, la tète tout près de nous. Se tourne d’un côté à l’autre pour voir nos profils sur la panga. Elle nous regarde longuement. Ce contact est impressionant. Sans doute avons-nous affaire à une curieuse baleine, intelligente et communicative. Elle aussi vient chercher un contact avec l’homme, ce mammifère terrestre qui peut à la fois être son admirateur et son chasseur. Heureusement, les Japonais sont loin en Antarctique à faire leur pêche à la baleine soit disant scientifique, nos baleines grises ne les rencontreront pas pendant leur périple. D’autres dangers les guettent cependant, les orques du Pacifique, des chasseurs impitoyables pour les plus faibles d’entres elles dont les petits veaux qui remonteront vers l’Alaska. Bon séjour aux baleines grises dans la Laguna Ojo de Liebre.

Revenons à nos Anglais. Ils sont sur la route depuis 2 ans, dans un petit RV comme nous, mais dont l’aménagement, plus rudimentaire a été réalisé par eux avant leur départ pour un tour du monde. Partis de UK en janvier 2006, ils ont traversé toute l’Europe de l’ouest et de l’Est, les plaines du Kasakstan, de l’Ouzbekistan, la Mongolie (désert de Gobie) et une partie du Sud de la Russie pour se diriger en Chine et en Corée. Ils ont envoyé leur véhicule, dans un container par bateau, à Los Angeles Californie, et pris l’avion pour le Japon pour passer quelques jours à Tokyo. De là, ils ont pris une vol pour Los Angeles et retrouvé leur véhicule au port. Ils voyageront aux États-Unis d’Amérique, au Mexique et au Canada avant de redescendre faire le tour de l’Amérique Centrale et du Sud. Voyageant dans les endroits les moins touristiques, prenant de routes de terres pour se rendre dans les endroits les moins habités de la terre, ils passent quelques jours comme nous sur les bords de Laguna Ojo de Liebre. Ils sont encore sur la route pour deux ans, nous le reverrrons dans doute quelque part au Nord ou au Sud.

29 et 30 janvier 2008

Le Propriétaire du Ranch El Conejo

Le Propriétaire du Ranch El Conejo, sur lequel on retrouve les terrains de camping où nous nous sommes arrêtés depuis jeudi le 7 février, est passé ce matin pour nous faire jasette.

Un petit homme, un peu veillissant, barbe blanche courte, jambes arquées du cowboy et le chapeau avec des lunettes de soleil à l’américaine de années 80. C’est sa propriété qu’il dit : onze milles hectares de désert avec front de mer entre deux autres ranch, sur lequel il produit des vaches et du bœuf qui mangent des épines de cactus. De lui, nous en apprenons un peu plus sur sur la petite communauté de pêcheurs. Ils font partie d’une coopérative basée à La Paz. Ici, les cabanes rudimentaires en toit de tôles et des murs en carton goudronné ne sont que leur cabane de travail avec les barques (pagas) à moteur. Ils partent en mer tous les jours sauf le dimanche à 7h00 pour lever les filets et les cageots.

Le propriétaire se promenait avec sa machette sour le bras, comme accessoire à son déguisement du dimanche pour lui donner plus de prestance. Quant il s’appercoit que je suis un peu sur mes gardes de parler avec un propritaire au long couteau, il la jette par terre. Il se met à parler pour savoir d’où nous venons. Il connaît sa géographie le propriétaire car il me dessine sur le sol avec la lame de sa machette la localisation de Vancouver et du Québec. C’est beaucoup mieux que bien des américains et des canadiens qui ne savent même pas que le Québec existe.

Le propriétaire parle de son ranch, des négociations qu’il a entrepris avec le gouvernement pour lui vendre le front de mer servant de campings et pour en faire aussi un parc de conservation. Il veut 1000 vaches en retour. Il sera riche le propriétaire si on lui donne ce qu’il veut. Mais on peut en douter.

Je lui dit que cet endroit est le plus beau et le plus propre qu’il m’a été permis de visiter dans la Bahia jusqu’à présent. Il sourit le propriétaire et il est fier de nous inviter à sa maison. Mi casa esta tu casa ne cesse-t’il de répéter. Hasta la vista monsieur le propriétaire.

PS. Je suis allé à la petite maison du ranch pour voir les douches et pour jeter un coup d’œil sur l’espace de vie du propriétaire. Un toute petit maison où il vit seul avec un roulotte à côté d’une immense palapas. Et les douches sont sous des bâches parmis les vaches et les cheveaux avec des guêpes de 2 pouces de long qui s’y proménent. Il peut passer de la vie de cowboy à celle de vacanciers le temps de faire quelques pas, le propriétaire. Vous avez deviner comme moi que le propriétaire est un vaqueros qui prend soin de animaux du ranch, quelques chevaux, une poignée de vache qui sont les derniers vestiges du temps où le ranch était plus peuplé.