vendredi 9 mai 2008

Le retour houleux!!!

Nous avons quitté la ville de Mexico dans le chaos de la circulation routière d’un vendredi après-midi. Nous sommes quatre à bord puisque nos amis Monique et Michael nous accompagnent depuis le début d’avril. Toulouse est bien contente de revoir son accoucheuse et frétille la queue pour démontrer sa joie de la revoir. Nous confions la direction à Marco Polo, un GPS mexicain, qui nous guidera à travers la ville pour nous diriger vers le nord à Teotihuacan, le site aztèque des grandes pyramides de la Lune et du Soleil. Pensant que nous serions dirigés sur le périphérique extérieur, nous constatons que Marco nous envoit tout droit au centre-ville et par la suite sur le boulevard central principal Insurgentes qui traverse la ville du nord au sud sur 90 kilomètres. Nous qui avions évité d’approcher le cœur de la ville en voiture, nous nous retrouvons en Safari-condo à Bella Artes en pleine manifestation contre la privatisation de Pémex, l’entreprise nationale de production et de distribution de l’essence. Plus loin, le dit Marco qui ne ne connaît pas la hauteur du Safari Condo, nous dirige vers un viaduc de train sous lequel nous frôlerons le plafond en bois avec les crochets du rack à kayak. Heureusement nos plaques solaires n’ont pas été touchées.

Ayant quitté les conseils douteux de Marco nous nous fions à un atlas routier mexicain. Mais il nous fallu plusieurs détours pour se rendre à Teotihuacan, avec en plus trois passages à la même guérrite payante d’autoroute.

Plusieurs surprises nous attendaient lors de notre séjour à Teotihuacan. Nous avons croisé de nouveau Chad et Anna qui avait aussi passé la semaine à Mexico. Le temps s’est soudain refroidi et la pluie et les orages se sont mis de la partie, rendant la vie à l’extérieur un peu plus pénible, tellement que nous avons dû nous habiller plus chaudement, manger à quatre à l’intérieur du véhicule, sortir les sacs de couchages et amener sous l’auvent la petite tente dans laquelle dormaient Monique et Michael. Enfin, le jour du départ pour Queretaro, Toulouse se déchaîne après quelques poulets de la basse-cour du camping et se rue sur une pauvre poule qui essaie de se réfugier sous l’essieu avant de la voiture de la propriétaire. Les hauts cris du volatile et la disparition de Toulouse de notre vue nous font craindre le pire. En effet, la poule terrifiée est bloquée sous l’essieu protecteur mais Toulouse enragée est en train de l’éplumer vive. Yves a dû se glisser sous l’auto pour attraper le dogue par la patte et la retirer de sa proie la gueule remplie de plumes. Pauvre poulette que j’ai revue le long de la clôture le dos dénudé.

Dans les deux semaines qui vont suivre, nous allons parcourir de petites cités qui sont classées parm les joyaux du patrimoine mexicain et même mondial. Nous prenons San Miguel d’Allende comme camp de base à partir de laquelle nous allons rayonner dans quelques villes autour : Queretaro, Dolorès Hidalgo et Guanajuato.

De ces quatre villes, Guanajuato se démarque par son histoire et l’architecture de ses bâtiments et ses rues qui se perdent sous le sol dans des tunnels creusés sous la ville. Cette ville minière encore active aujourd’hui a déjà produit plus de 50% de l’argent du monde au 18 ième siècle. Pour les nouveaux arrivants et touristes que nous sommes, la ville est une souricière. Nous devrons nous en remettre à un guide qui se présente à nous alors que nous sommes gelés sur une intersection de rues ne sachant dans quelle direction aller. Notre guide s’appelle Billo, un petite homme au profil de souris qui nous donnera de bons conseils. Ils sont des centaines aux abords de la ville prêts à vous sortir du pétrin où vous allez sûrement vous mettre. Nous ferons la visite des grandes attractions de la ville. l’Alhòndiga, un grenier à grains devenu, depuis septembre 1810, un haut lieu de souvenir de la révolution où 20 000 hommes de Cortez se sont réfugiés devant les assauts des révolutionnaires. Un mineur surnommé Pepila s’attache une pierre sur le dos pour se protéger des balles et met le feu aux portes étouffant les espagnols qui devront se rendre. La statue de Pepila s’élève au-dessus de la ville, à partir de laquelle nous pouvons descendre par un téléférique vers le centre-ville. L’université de Guanajuato s’élève au centre de la ville sur une terrasse où il faut gravir une centaine de marche pour y entrer. Le site est aussi occupé par des galeries d’art et des musées où se cotoient le moderne et l’ancien de facon bien intégrée.

Nous déclinerons l’offre de Billo de visiter le musée des Momies, une attraction horrifiante remplie de corps désséchés recueillis dans les cimetières de la ville dont la composition du sol et le climat sec entraînaient la dessication des corps.

Puis nous nous dirigeons vers le site de Christo Rey, un lieu de pélérinage érigé sur une montagne à 3 000 mètres d’altitude où se trouve un Christ les bras ouverts sur le pays tout entier et sa couronne d’épine en bronze sous ses pieds dans une rotonde où se mêle les symboles chrétiens et aztèques ,dont un plancher en marbre traversé par des rayons d’or représentant le dieu soleil. Le site se trouve au centre géographique du Mexique symbolisant l’attachement du peuple mexicain pour le christianisme.

Au centre ville, il ne faut pas oublier la maison d’enfance de Diego Rivera dans laquelle nous pouvons voir des œuvres du maître et de nombreuses esquisses au crayon. Le lendemain, la visite à pied de Guanajuato est plus intéressante que le tour suggéré par notre guide. Nous nous perdons dans les ruelles et les tunnels, observateurs de cette curieuse architecture médiévale.

San Miguel d’Allende sera notre port d’attache pendant quatre jours. Nous prendrons donc un peu mieux le pouls de la ville devenu le lieu de retraite de nombreux artistes et vedettes américaines et canadiennes. Le cœur de la ville est colonial avec une église tout en dentelle dont les tours roses de la façade ont été ajoutées à la fin du XIX siècle sous la direction d’un maçon indigène à partir de plans dessinés sur le sable. Les tours sont tellement découpées finement qu’il a fallu beaucoup de foi, d’art et patience pour en sculpter les pierres. Les places de San Miguel en font une ville agréable à vivre. Son marché d’artisants est unique.

Dolores Hidalgo nous fait cadeau d’une magnifique cathédrale et de kiosque à crème glacée aux saveurs uniques : tequila, bière, eau de rose, saucisse, etc. Nous retiendrons toutefois les nombreux ateliers de poterie et de céramique où nous pouvions voir en direct la production et la finition de magnifique pièces. Le Safari Condo étant un espace limité, nous avons dû renoncer à plusieurs coups de cœur.

Queretaro est la plus grande des quatres villes visitées. Elle présente de jolies places et jardins et des immeubles coloniaux impressionnants mais c’est surtout le Templo San Augustin qui fut l’attrait le plus fort de notre visite. Un splendide monastère baroque dont la cour intérieure présente des anges, des gargouilles et des statues uniques. Toute ces villes sont illuminées la nuit, baignant dans une douce lumière organgée qui éclaire les facades, les fontaines, donnant aux rues un air un peu mystique et romantique.

Nos amies Monique et Michael nous quitterons le 22 avril pour revenir sur Mexico où ils prendront l’avion pour le retour sur Québec. Nous poursuivrons le voyage vers le nord mais le départ de Monique et Michael sonne le départ vers le chemin du retour pour nous également.

Notre passage par Aguascalientes et Zacatecas étant prévu, nous irons quelques jours. Les places magnifiques et les immeubles coloniaux sont encore flamboyants mais nous en avons trop vu. Quand une des plus belles cathédrales du Mexique arrive à peine à vous émouvoir,il est temps de prendre du recul. Il aurait fallu se garder ces trésors pour un autre voyage. Peut-être y reviendrons nous ,entre autres à Morélia et Zacatecas pour revoir ce qui fut trop vite aperçu. Nous avons quand meme bien profité d’un concert en plein air de musique classique offert par l’orchestre symphonique de Zacatécas un vendredi soir. Toute la population de la ville écoutait religieusement la beauté de ces airs dans un décor d’un autre temps .Les enfants,nombreux, dansaient sur la place en improvisant des chorégraphie de ballet.

La fin d’avril arrive et la nécessité du retour avec. Nous remontons vers Saltillo à travers une plaine facile à traverser. Nous arrivons à Monterrey où nous essaierons de trouver le parc Combres, un canyon situé au sud-ouest de la ville. Grâce à un bon samaritain qui nous guidera avec sa voiture nous découvrons le canyon formé de parois de montagne de couleur blanche et grise. Un endroit magnifique où, paraît-il, nous pouvons camper la nuit, selon notre guide. Toutefois, en nous renseignant aux responsables du site où nous sommes, pas question de passer la nuit dans le site car des gens auraient fait l’objet d’attaque à main armée la semaine précédente. Le gérant nous invite à passer la nuit dans son ranch quelques kilomètres plus loin mais nous préférons quitter l’endroit pour nous retrouver dans un Pemex entouré de bars tropicaux. La nuit sera humide et orageuse. Nous dormirons à peine car la chaleur est insupportable. Au matin, nous discutons avec les deux jeunes pompistes qui travaillent à la station et qui ont un jeune chien. Nous leur laissons la nourriture de Toulouse car nous devons passer la frontière dans la journée. Il faudra se débarrasser d’une foule d’aliments qui sont interdits de passage à la frontière américaine. Nous serons d’ailleurs fouillés pour s’assurer que nous ne transportons pas d’aliments interdits. L’agent nous confisquera les quelques œufs frais que nous avions gardés pensant que la fouille ne serait pas pour nous. Nous voilà sur la black liste américaine. Attention à la prochaine fois car nous pourrions payer de fortes amendes (300$) si nous sommes pris avec des aliments interdits.

Depuis Guanajuato nous avons un avertissement de vérification de moteur qui doit être fait dans les quelques centaines de kilomètres. Nous avons l’intention de trouver un concessionnaire GM un peu plus loin en Louisiane. Pour l’instant nous nous dirigeons vers la mer sur le Golfe du Mexique à Padre Island au Texas. La mer nous manque et le site de Padre Island nous offrira quelques jours de repos avant d’entreprendre la route du retour. Le contraste entre le Mexique et les USA est tranchant. Les rues et les boulevards, les immeubles commerciaux, les résidences, tout est vaste. Alors qu’au Mexique tout est serré, le moindre espace est occupé et tout traîne partout sur le bord des rues comme si ce n’était pas important ce qui se passe sur la rue. Par contre, dès que vous passez les murs de la propriété vous entrez dans un lieu bien aménagé avec des jardins, des places communes et des pièces particulières. La vie publique fait contraste avec la vie privée au Mexique alors qu’aux USA et au Canada la vie publique est plus importante, plus soignée, plus propre. C’est plus ‘clean’ comme disent les américains.

Dès notre arrivée au Texas, nous nous dirigeons vers Padre Island pour nous reposer quelques jours au bord de la mer, dans le golfe du Mexique. Nous serons brassés par des vents et des orages violents sur le camping de Padre Island. Le climat a changé. Fini le soleil et la chaleur à tous les jours. Nous entrons dans la région des orages et des tornades.

Du Texas nous longeons la côte pour entrer en Louisiane, le pays des Cajuns. Lafayette, Bâton-Rouge, Nouvelle-Orléans et plusieurs petites villes comprennent des rues et des places portant des noms français. Les gens ont souvent des noms français mais ne parlent plus du tout la langue française. Ma grand-mère parle encore français disent-ils mais eux n’en comprennent pas une voyelle. Nous passerons trois jours à la Nouvelle-Orléans pour visiter le quartier français et aller au festival de Jazz. La ville porte encore les marques de l’ouragan Katrina mais tout ou presque a été rénové. Ce qui nous impressionne c’est de constater qu’elle est entourée d’eau retenue par des barrages et des digues. L’eau qui circule tout autour de la ville est à niveau plus élevé que les rues et ce ,même à Bâton-Rouge comme à la Nouvelle-Orléans. Le quartier français de la Nouvelle-Orléans est très animé. La musique de jazz est jouée dans plusieurs bars et sur la rue il y a toujours des musiciens qui jamment. Le festival de jazz ne se passe pas au quartier français mais plutôt dans le site de l’hypodrome. Sur le site c’est un cafouilli de scènes ouvertes au centre et de tentes situées un peu à l’extérieur de la piste de course. Nous passons notre dimanche à écouter du blues, du jazz et du gospel sous des tentes. Les gens qui assistent au festival sont de grands fans de jazz, les têtes ondulent sous des chapeaux de toutes formes et de couleurs.

Depuis quelques temps ,une petite lumière check engine était allumée dans le tableau de bord.Le manuel du proprio disait que ca pouvait etre du à un réservoir mal fermé après le plein et que, si ça perdurait, il fallait consulter un garage. La garantie de 60 000 km étant sur le point de finir nous devions absolument régler ce problème.

Prenant tout notre courage et notre patience, nous passerons cinq jours dans trois garages différents. Les deux premiers à Lafayette et à la Nouvelle-Orléans ont changé la même pièce, un solénoide d’ignition. Mais la petite lumière de vérification du moteur se rallumait dès que nous faisions quelques kilomètres sur la route. Enfin, il a fallu s’arrêter trois jours à Birmingham en Alabama pour faire entreprendre une nouvelle vérification qui a nécessité un appel au centre d’assistance technique de GM à Détroit. Après avoir fait 3 garages dont 2 qui pensaient avoir trouvé la solution, mais le problème réapparaissait après une vingtaine de milles.Après avoir été immobilisés pendant 3 jours dans le troisième garage qui nous a fait peur, en nous disant que le moteur pouvait être touché. Après que les techniciens aient soupconné la swicth des solénoides,les solénoides, l'ordinateur de bord (coût de remplacement de 11,000$ U.S !!!!). Après avoir consulté le grand ingénieur de G.M. au centre de services à la clientèle, ils ont trouvé que la cause du problème était un dommage dans le fil qui relie l'ordinateur aux solénoides d'ignition ....??? !!!!

Pendant ce temps, en Alabama,la nature se déchainait, les écoles étaient fermées et les risques de tornade nous ont menacés tout un après midi. Faut voir les grands drapeaux américains battre aux vents et changer de direction à la minute près pour saisir la toute puissance et l’instabilité du vent.

C’est sans compter le show de télévision associé aux prévisions de tornades qui vous donne à la seconde près le lieu de passage des cellules orageuses, des images en direct des dégats en cours et les conseils d’usage pour se protéger si le toit de votre maison s’envole…..rien de bien rassurant.

Finalement on nous change le câble défectueux et nous pouvons repartir. La mécanique moderne vit sous le régime des ordinateurs, ce qui ne facilite pas la tâche des mécaniciens. Nous avons quand même poireauter quelques jours dans des garages. Si la kr...de lumière réallume, je ne réponds plus de moi-même et je ne garantis pas la vie du prochain technicien, du prochain garage G.M !!! dixit Louise. Morale de l'histoire, nous avons prolongé la garantie du véhicule à 140,000 kilomètres !!!!!

Notre voyage s’achève. Dans quelques jours nous serons de retour chez-nous. Nous avons hâte de revoir la famille et les amis. À bientôt tout le monde.

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