lundi 21 avril 2008

Mexico : la grande cité

Nous sommes arrivés dans la vallée de Mexico il y a une semaine, curieux de découvrir enfin cette géante qui a les pieds dans l’eau.

Eh oui, Mexico et ses environs avec ses 30 millions d’habitants est construite sur les terres asséchées d’un réseau de lacs dont les fonds restent très humide et argileux..En conséquence ,la ville s’enfonce d’un pouce par année,ce qui semble peu. Toutefois, cela a un effet fort visible sur les vieux édifices qui craquent de partout et qu’on retient de mur à mur avec des câbles. Dans certaines vieilles églises, dont la cathédrale métropolitaine, les planchers valsent au gré des mouvements antérieurs du sol et une bille se promènerait longtemps avant de s’arrêter. En s’y baladant, nous avons de temps en temps des sensations de perte d’équilibre tellement le plancher ou les murs prennent des tangentes importantes. Certains temples sont d’ailleurs fermés pour des raisons de sécurité.

Mais pourquoi donc s’être installé ici dans cette vallée de 45 kilomètres par 100, entourée de hautes montagnes et de volcans dont le Popocatépelt qui fume encore tous les jours?

La réponse remonte à près de 700 ans. En 1325, les Aztèques, qui vivaient depuis l’an 1111 à Aztlan au nord-uest cherchaient la terre promise. La légende veut qu’une prophétie leur ait été adressée et ce message leur indiquait qu’ils auraient enfin leur terre promise lorsqu’ils verraient un aigle perché sur un cactus tenant dans son bec un serpent. Le drapeau mexicain représente d’ailleurs cette scène. Ils virent cette combinaison sur une petite ile du lac Texcoco. Et ce fut la fondation de Tenochtitlan, premier établissement permanent, ancêtre de la grande ville mexicaine.

Sur ces terres, ils n’étaient pas les premiers visiteurs. Des fouilles archéologiques ont mis à jour, dans la région, des centaines de ruines et une pyramide remontant à 800 ans avant Jésus Christ.

Les Aztèques trouvèrent à cet endroit des conditions climatiques idéales pour établir une cité. Le climat du plateau était tempéré, les terres arables et surtout l’eau des montagnes environnantes, dont certaines sont couvertes de neige, garantissaient une irrigation continuelle.

De plus, la géographie de la vallée ceinturée de montagnes sur 3 cotés permettait une défense facile du territoire contre des ennemis éventuels. Ainsi à la fin du quinzième siècle, Tenochtitlan était devenue une riche et luxuriante cité formée de multiples pyramides accompagnées de maisons de pierres, de jardins et de fontaines. Elle était irriguée par de nombreux canaux et plus de 300,000 habitants y vivaient. C’était l’empire Aztèque et possiblement la plus populeuse des villes existantes à cette époque dans le monde.

Puis les espagnols arrivèrent en 1519. Sans aucun scrupule, assoiffés par la quête de l’or, ils envahirent le territoire, pillèrent les trésors aztèques, torturèrent leurs chefs et détruisirent leurs temples pour y construire leur propres églises et bâtiments. Ils récupérèrent les pierres des temples aztèques pour paver leurs places publiques. Ceci est arrivé à Mexico mais aussi dans l’ensemble du pays.

Comment une poignée de 400 espagnols ont-ils réussi à contrôler ainsi un peuple de grands guerriers? Ils sont arrivés avec des fusils. Le son de ces canons terrorisa les Aztéques. Ils avaient également 16 chevaux. Les Aztèques les prirent pour des divinités-monstres. Moctezuma, l’empereur Aztèque accueillit Hernando Cortes pensant qu’il était envoyé par un de leur Dieu conformément à une légende voulant qu’en l’année 1519, ce Dieu reviendrait sous une forme quelconque. Les espagnols surent également profiter des guerres de clans pour s’associer des tribus ennemies dans leur lutte contre les groupes les plus résistants.

Tous ces facteurs ont donc permis aux espagnols de contrôler rapidement les chefs et de vaincre ce peuple très facilement.

Assez d’histoire pour le moment ! C’était sommairement quelques informations qui permettent de comprendre la situation géographique de cette ville et d’expliquer pourquoi ses plus vieux batiments datent du seizième siècle à part, bien sur, ses pyramides et ruines mises à jour suite à des fouilles archéologiques.

Aujourd’hui, Mexico c’est avant tout 30 millions de citadins partageant quotidiennement le même espace de vie et de travail. C’est une ville moderne avec des aires de circulation automobile digne des plus grandes villes du monde. Des avenues, des boulevards, des axes d’évacuation larges de 4 à 6 voies permettent à des millions de véhicules d’entrer et de sortir de la ville quotidiennement. Des d’agents de circulation à tous les coins, sifflet à la bouche, rythment le flux des automobiles de 6 à 9 le matin et de 5 à 9 le soir.

Ici l’automobile est reine malgré de lourds bouchons qui font dire à un mexicain qui doit aller chercher quelqu’un à l’autre bout de la ville qu’il y sera dans 2 jours.Et malgré tout la ville est calme. On entend, bien sur, des coups de klaxon de temps en temps, mais rien de comparable à la folie furieuse de Paris ou du Caire.

Dans le contexte d’une si grande ville où un employé bien payé gagne 30$ canadiens par jour, le trans port en commun devient essentiel. De notre hôtel, à quelques 12 kilomètres du centre ville, nous avons circulé en Métro-bus et en métro. Le métro coûte 20 sous pour traverser la ville dans tous les sens et le métro-bus 45 sous.

Le Métro-bus circule au centre du boulevard sur des voies réservées de 4 heures du matin à minuit le soir. Les stations sont sur le terre plein, au centre de la voie, surélevée pour permettre l’entrée de plein-pied des passagers. La billetterie est informatisée, vous achetez une carte dans une distributrice (60 sous) et vous y versez la somme que vous voulez à partir d’un guichet. Quand vous prenez le bus vous n’avez qu’à faire lire votre carte pour accéder au débarcadère, le lecteur débite le coût de votre passage. Il y a des télévisions dans le métro-bus et la partie avant est réservée aux femmes, enfants et personnes agées. Ainsi, les mains baladeuses aux heures de pointe ont moins d’opportunité pour choisir leur victime. Le même principe est appliqué au métro.

Ce qui frappe dans ces transports en commun, c’est le calme de la foule. Contrairement aux métros de Paris, Londres, New-York et même de Montréal on ne sent pas ici de fébrilité. Les gens marchent calmement sans courir, ils sourient et jasent entre eux. Même coincés comme des sardines ils restent disciplinés et respectueux.

Bien sur le métro est un lieu à risque pour les pick pockets et autres délits. Pas plus ici qu’ailleurs cependant. Les délits sont réprimés par des gardiens qui sont présents à chaque station. Nous sommes restés prudents et avons respecté les règles élémentaires de sécurité. Nous n’avons jamais été témoins de quelque méfait que ce soit.

Il est très intéressant d’observer la physionomie des gens. Il y aurait au Mexique 10% des gens qui seraient des descendants purs des européens, 15% seraient des descendants purs des diverses tribus indiennes et les 75% restant sont métissés. Il ressort de cette réalité une grande variété de visages et de couleurs de peau. Une constante toutefois : les mexicains ne sont pas très grands et les yeux bleus sont fort rares.

Mais il y a en tout mexicain un vendeur qui dort. Il faut voir partout des gens se promener avec du matériel et nous offrir leur marchandise : gomme, crayon, miroir, CD, housse à vêtements, bijoux, ect. Tout y passe et partout : places, rues, trottoirs, métro, bus, etc. On se demande s’ils en vivent et comment .

On retrouve également dans cette grande ville ce qui existe partout ailleurs, c'est-à-dire des petits restaurateurs ambulants qui installent leur réchaud au propane et cuisinent toute la journée : tortillas, tomales,maìs, etc. Les gens achètent et mangent sur la rue. Rarement en marchant. Ils restent sur place et le réchaud devient un lieu de regroupement.

Nous avons visité de nombreuses églises, des musées, des palais gouvernementaux, des édifices datant des années 1600 qui étaient à l’origine des maisons de vice-roi espagnols ou de comte. À plusieurs endroits nous attendaient des surprises, derrière une porte sur la rue vous découvrez une enfilade de portails, des cours intérieures, des murales souvent de Diego Rivera, des jardins, des fontaines d’une grande beauté. Les styles baroque, renaissance, art déco donnent à cette ville un charme unique qui vous séduit et vous incite à vouloir en découvrir davantage.

Mexico c’est aussi un plateau au cœur d’une chaine volcanique dont certains éléments restent actifs. Combinée aux mouvements des plaques techtoniques, cette réalité impose à Mexico un grand risque de tremblement de terre. Celui de 1985 a tué 10,000 personnes.
Mais les mexicains croient en Dieu. Toutefois paraît-il, les calendriers Aztéques et Incas s’arrêtent tous deux en 2012. Si on revient, ce sera avant !!!!!

Louise

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